Je compléterai ce qui a déjà été dit au sujet de l'efficacité de la politique publique d'accompagnement au développement économique et, en l'espèce, au développement industriel et au secteur automobile qui nous occupent aujourd'hui. Les pôles de compétitivité ont plus de dix ans. Nous attendons en France une grande rupture technologique dans le secteur automobile. Car nous sommes allés loin dans la recherche sur les bases de motorisation que nous connaissons. La motorisation a évolué et est beaucoup plus efficace mais nous en attendons davantage, raison pour laquelle avait été conçue la politique des pôles de compétitivité dédiés aux véhicules du futur et aux solutions de mobilité. Je sais que ces pôles sont évalués et en cours de réorganisation – mais on peut aller plus loin dans ces démarches. Quelle part de l'argent public est-elle aujourd'hui encore destinée au fonctionnement des pôles ? Quelle est celle qui est destinée au financement des projets et donc aux entreprises ? Quel est l'effet de levier de ces pôles ? Pour un euro public investi – à l'heure où l'argent public est rare et donc cher – combien investissent les grands constructeurs privés ? Ainsi que l'a souligné Monsieur Duron, cela fait des années que nous cherchons à mieux articuler les politiques nationales, régionales et locales. Nous additionnons quantité de portes d'entrée : il conviendrait d'arriver à arrêter les subventions et à n'accorder d'avances remboursables qu'aux seuls vrais projets tout en essayant de regrouper les ressources humaines affectées au développement économique et aux pôles. Car nous n'avons plus d'argent à consacrer à d'innombrables animateurs de territoire qui se retrouvent tous sur le même champ, dans les mêmes entreprises à animer le même territoire. Votre direction a une vocation stratégique mais pas toujours d'examinateur sur le moment : comment anticiper ? Le professeur Élie Cohen nous indiquait la semaine dernière que malgré tout ce que l'on savait aujourd'hui, l'effort de recherche et développement de Volkswagen s'était accru de 220 % quand, dans le même temps, elle avait augmenté de 8 % chez nous ! Cela fait onze ans que des pôles de compétitivité piétinent. Nous nous languissons qu'ils deviennent efficaces. Où en sommes-nous vraiment et comment comptez-vous mettre un terme à des budgets de fonctionnement qui n'ont plus lieu d'être aujourd'hui ?