S'agissant de la base navale de Toulon, nous avons, le 14 novembre dernier, rappelé un certain nombre de directives de protection, notamment en matière de contrôle des accès tout en évitant les regroupements à l'extérieur. Les mesures nouvelles ont porté sur l'interdiction du port de la tenue militaire à l'extérieur des enceintes, et celle des manifestations dans le domaine public à l'extérieur du ministère. On va devoir vivre avec l'état d'urgence dans la durée. Notre travail est d'apporter une expertise aux autorités locales. Quant à l'accès maritime, il fait l'objet de patrouilles permanentes et de mesures de protections structurelles.
S'agissant de l'organisation de la DPID, notre direction comporte plusieurs départements : un département politique de protection, qui fixe les exigences de protection ; un département état des lieux, qui coordonne l'action des inspections et exploite leurs travaux – nous sommes maintenant en mesure d'évaluer la protection de l'ensemble de nos sites – ; un département traitant l'analyse de la menace et sa transformation en analyse de vulnérabilité, et un département transverse sur les moyens de protection, avec des ingénieurs chargés d'évaluer les solutions technologiques existantes et de coordonner la programmation des mesures capacitaires de renforcement de la protection. La maîtrise d'ouvrage de l'ensemble des opérations de protection de nos sites a été récemment confiée au SID. Celui-ci développe ses compétences dans ce domaine, notamment au sein d'un centre expert référent, qui est le centre d'expertise technique d'infrastructure de défense (CETID). Il y a aujourd'hui un véritable besoin de dynamisation de l'action ministérielle dans ce domaine : la valeur ajoutée de la DPID est d'y répondre avec le département sur les moyens de protection.
Nous n'avons pas de relation directe avec les autres services de renseignement parce que notre point d'entrée quasiment unique est la DPSD, laquelle, siégeant au CNR, dispose des productions des autres services. Plus généralement, il convient de développer nos relations avec le ministère de l'Intérieur, notamment au niveau local avec les services préfectoraux et les forces de sécurité intérieure lesquelles participent à la protection externe de nos points d'importance vitale. Mon homologue est le haut fonctionnaire de défense adjoint. Je rappelle que les plans de protection externe de ces points sont établis par les préfets, notre responsabilité étant d'organiser la protection interne ; les deux doivent être coordonnés.
De même, il est nécessaire de partager le renseignement et l'analyse de la menace au niveau local. Cela est institué dans le cadre de la protection du nucléaire, qu'il soit de défense ou civil, avec des aires spéciales de surveillance.
S'agissant des drones, nous avons eu une séquence de survols de sites nucléaires à l'automne dernier.
Au moment des attentats du 7 janvier et après, les survols se sont développés. Or on ne peut pas ne pas faire le lien entre un large accès aux drones et des actions terroristes. Cela justifie le besoin d'acquérir des systèmes de détection et de neutralisation. Concernant le ministère de la Défense, la réponse capacitaire a été décrite dans le rapport annexé de la LPM, à savoir des mesures urgentes, l'acquisition de capacités intérimaires à partir des solutions technologiques existantes dans le courant de 2016, puis la dotation de moyens pérennes et robustes par rapport à une menace très évolutive, qui s'inscrit dans un cadre normal de programmation et d'objectifs fixés dans la LPM.
S'agissant les plans des centrales EDF, je n'ai pas d'éléments précis.