Ce langage de vérité, c’est aussi dire que l’action militaire ne sera pas suffisante pour stabiliser la Syrie, prévenir l’effet de contagion sur les pays voisins, et endiguer le flux des réfugiés vers l’Europe.
Faire la guerre contre Daech, contre l’État islamique, c’est inscrire notre engagement militaire dans une stratégie de long terme. C’est tirer les enseignements des interventions militaires conduites dans la région ces dix dernières années. C’est aussi être attentif à ne pas alimenter nous-mêmes ni intensifier les tensions, larvées ou frontales, entre sunnites et chiites.
Nous avons besoin d’une transition politique en Syrie, posant les bases d’une réconciliation nationale. Tous nos efforts diplomatiques, toutes les initiatives portées avec tant de détermination et d’engagement par le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, vont dans ce sens.
Nous connaissons les difficultés, nous mesurons les obstacles, nous n’ignorons pas les ambiguïtés entretenues par certains acteurs de la région. Mais un processus s’est enclenché : ce sont les rencontres de Vienne, qui font suite au processus de Genève. La France y contribue activement en parlant à tous les acteurs de la région : aux pays limitrophes, Turquie, Jordanie, Liban ; aux pays arabes –l’Égypte, l’Arabie Saoudite, les pays du Golfe.
Il faut maintenant accélérer ces négociation car nous sommes encore loin du compte – le mot est faible – même s’il y a un certain nombre d’acquis. Un cessez-le-feu, un gouvernement de transition, une nouvelle constitution pluraliste, des élections libres : telles sont les bases acceptées par tous les pays participant aux pourparlers, aux discussions de Vienne, y compris les Russes et les Iraniens, avec lesquels nous parlons aussi, car ils ont une responsabilité cruciale dans le règlement de la crise syrienne.
La France parle à tous, à tous elle tient le même langage. Ce qui fait notre force, c’est notre indépendance, c’est notre autonomie de décision, c’est notre clarté. À tous les pays, nous disons – ce sont les mots du Président de la République le 16 novembre à Versailles – que notre ennemi, c’est Daech, c’est l’État islamique.
Nous leur disons que dans le cadre de la transition politique, Bachar Al-Assad ne pourra pas incarner l’avenir. Comment, en effet, penser que les groupes syriens se rangeraient sous le même drapeau si on leur offrait pour horizon le maintien de celui qui a causé leurs malheurs et ceux de tout un peuple ?
Non, le régime syrien, contrairement à ce que certains voudraient faire croire, ne peut en aucun cas être un partenaire. Non, la coopération anti-terroriste ne peut être ni envisageable, ni utile, avec ce régime qui lui-même recourt à la terreur.
Le 26/11/2015 à 15:42, laïc a dit :
Attendez, ce n'est pas Bachar el Assad qui vient mitrailler des innocents à la terrasse des cafés ou au Bataclan : entre deux maux, il faut choisir le moindre, et il faut s'allier au moindre pour vaincre le pire. Donc la stratégie militaro-politique de MM. Hollande et Valls a fait long feu, on n'en veut plus.
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