Nous pensons également qu'une personne sans diplôme – qui a quitté tôt le système scolaire – doit pouvoir disposer d'une seconde chance. Elle doit avoir la possibilité de s'inscrire dans une dynamique de formation, au fil de son parcours.
Nous avions obtenu du précédent gouvernement qu'il présente au Parlement un rapport sur les modalités de mise en oeuvre d'un crédit individuel de formation, disponible sous forme de chèques-formation et inversement proportionnel au niveau d'études atteint. Nous souhaitons que le gouvernement actuel mette cette proposition à l'étude.
De plus, l'insertion professionnelle des jeunes par l'entreprenariat, via la création de leur propre activité, ne doit pas être négligée. Je pense, en particulier, à la diversité des activités qui s'inscrivent dans le secteur de l'économie sociale et solidaire, terrain tout à fait adapté à ce type de projets. Une meilleure information des jeunes sur ce qu'est l'ESS et sur les possibilités offertes, notamment par la création d'entreprise, dans les secteurs d'activité qui en relèvent passe, là encore, par l'implication des services de l'éducation nationale.
Vous le voyez, monsieur le ministre, et c'est un reproche que nous avons déjà formulé, il manque à votre politique de l'emploi une cohérence d'ensemble, un cap clair, qui soit en mesure de susciter la mobilisation en faveur de l'emploi des jeunes dont notre pays a besoin. Cette mobilisation doit d'abord pouvoir s'appuyer sur un socle solide, indispensable : le socle des entreprises soutenues par les pouvoirs publics dans leurs projets de développement.
Or, c'est cette mobilisation d'ensemble, l'inscription du contrat de génération dans un cadre global de mesures en faveur de l'emploi des jeunes, qui fait défaut aujourd'hui. C'est donc parce que les conditions de réussite du contrat de génération ne sont pas réunies que le groupe UDI propose à l'Assemblée cette motion de rejet préalable.
Je sais que les députés socialistes ne voteront pas cette motion, mais j'espère qu'ils n'ignoreront pas les signaux d'alarme qu'elle contient, et que ces signaux les inciteront à adopter une attitude conforme à ce qui sied au lieu de débat qu'est le Parlement. Les parlementaires doivent en effet pouvoir procéder à des auditions et disposer du temps nécessaire à la rédaction de leurs amendements, ce qui nécessite plus de trois jours. La motion que j'ai déposée est avant tout le signe de notre opposition constructive. (Applaudissements sur les bancs des groupes UDI et UMP.)