Les associations sont les premières victimes de cette baisse qui se traduit souvent par la diminution, sinon la suppression des subventions qui leur sont allouées par les collectivités : c’est notamment le cas, M. Morel-A-L’Huissier en parlait, dans les petites communes rurales, où les associations ont pourtant un rôle au quotidien.
Nos positions ne sont guère éloignées sur le fond, monsieur Tourret. L’existence d’une association peut se vérifier par la tenue d’assemblées générales, auxquelles il nous arrive au demeurant d’assister. Les procès-verbaux de ces réunions font foi du fonctionnement de l’association et de l’investissement des membres de son bureau, qu’il s’agisse du président ou du trésorier. Parler d’effet d’aubaine, comme on l’a fait à plusieurs reprises, c’est faire injure aux bénévoles, c’est leur témoigner une défiance qu’ils ne méritent pas, tant ils sont impliqués corps et âme dans leurs responsabilités quotidiennes. On ne peut donc leur faire ce type de procès.
Je ne parle ni de gratification, ni de rémunération, madame Dumas, mais de reconnaissance : ce n’est pas du tout la même chose. Nous le voyons sur le terrain, il est souvent difficile de trouver des remplaçants à celles et ceux qui ont assumé la responsabilité d’une association pendant des années ; la plupart du temps ils ne trouvent personne pour prendre leur suite. Il faut donc que nous ayons, à un moment ou à un autre, un geste de solidarité nationale à l’égard des responsables associatifs : c’est l’objet de la reconnaissance que je propose.
Je vous rejoins, d’ailleurs, sur la nécessité d’un meilleur accompagnement de la formation des bénévoles, qui, a priori, ne sont pas destinés aux activités associatives : ils exercent parallèlement une activité professionnelle, et ne sont donc pas formés à la gestion quotidienne d’une association et aux responsabilités qui en découlent. C’est pourquoi un effort tout particulier sur cet accompagnement s’impose.
Il nous faut également sensibiliser les jeunes à l’engagement associatif et bénévole. J’ai déposé une proposition de loi ayant pour objet l’organisation de stages en ce sens dans le cursus des collégiens ou des lycéens. Ceux-ci effectuent déjà des stages en entreprise, ce qui est une bonne chose : pourquoi ne pourraient-ils en faire de même, pendant une journée, au sein d’une association ?