Intervention de Jean-Pierre Dufau

Séance en hémicycle du 26 novembre 2015 à 15h00
Mobilisation collective en faveur de l'aide au développement — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Dufau :

…et déposé des amendements pour accroître ce financement. Ainsi, 100 millions d’euros supplémentaires iront à l’AFD. J’ai également obtenu que 50 millions soient transférés du poste des prêts à celui des dons et subventions pour les pays les moins avancés.

Même si la mobilisation de votre groupe lors de ce débat budgétaire n’a pas été aussi massive qu’aujourd’hui, c’est ensemble que nous avons obtenu cette avancée pour 2016. Cette année 2016 verra donc pour la première fois depuis longtemps, j’y insiste, une augmentation – sans doute insuffisante – des crédits de l’APD par rapport à l’année précédente. Voilà pourquoi je suis ravi.

Comme vous, je pense néanmoins qu’il faut rester vigilant. Vous savez comme moi que le Sénat – et vos collègues de droite – ont supprimé l’élargissement du champ d’application de la taxe sur les transactions financières aux transactions quotidiennes – ou intraday – que nous avions pourtant votée ensemble pour une application en 2017. Nous aurons à coeur de rétablir – ensemble, je l’espère – cette disposition en deuxième lecture. Je ne doute pas de vous avoir à nos côtés sur tous les bancs de l’hémicycle à ce moment-là.

Me voici arrivé – enfin, diront certains – à quelques réflexions personnelles dont votre proposition de résolution me permet de vous faire part – et j’en suis ravi.

Je ne suis pas de ceux qui pensent que la planète est peuplée d’hommes et de femmes de races différentes, car si l’espèce humaine existe bien, les races n’existent pas.

Je crois en la Déclaration universelle des droits de l’Homme, qui nous engage tous.

Je n’oublie pas non plus que l’Afrique, ce merveilleux continent, celui de Lucy, notre ancêtre commune, est et restera le berceau de l’humanité.

Je ne suis pas de ceux qui partagent les propos indécents tenus par Nicolas Sarkozy lors du discours de Dakar, affirmant que l’homme africain n’était pas entré dans l’histoire.

Je suis de ceux qui pensent qu’en son temps, le commerce des esclaves a été une monstruosité, notamment à l’égard des Africains, et que cela nous oblige, nous Européens.

Je crois comme vous que le dérèglement climatique est un risque majeur pour l’humanité, et d’abord pour les pays les plus pauvres, notamment en Afrique et dans les terres îliennes.

J’espère comme vous le succès de la COP21 à Paris.

Je crois aussi que la démographie galopante caractérisant certains continents, dont l’Afrique, se révélera un autre défi majeur à relever en matière de développement, de santé et d’éducation. Je crois enfin que la démocratie et l’État de droit sont une longue marche, en Afrique et ailleurs, dans des États dessinés arbitrairement par des empires coloniaux, souvent au mépris des ethnies et des cultures.

Cela étant, il nous faut rester optimistes et savoir aussi que de grands esprits africains ont su éclore, comme Léopold Sédar Senghor, Nelson Mandela, et jusqu’à Barack Obama qui préside aujourd’hui les États-Unis : belle victoire du « melting pot », n’en déplaise à certains esprits chagrins.

Pierre Rondière, que j’ai lu dans ma jeunesse, écrivait, en conclusion de l’un de ses ouvrages : « J’aurais aimé donner à voir dans ces quelques pages la misère poignante, la détresse affamée des pays en voie de développement. J’aurais enfin aimé donner à croire combien je crois passionnément que ceux qui ont faim demain seront rassasiés si tous nous y veillons ».

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