Intervention de Françoise Imbert

Séance en hémicycle du 26 novembre 2015 à 15h00
Mobilisation collective en faveur de l'aide au développement — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Imbert :

Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, cette proposition de résolution vise à apporter une contribution aux réflexions sur l’adaptation des pays en développement au défi du réchauffement climatique et à amplifier la mobilisation collective en faveur de l’aide au développement. Examiner cette proposition de résolution à quelques jours du début de la Conférence Paris Climat – la COP21 –, est louable. De fait, on ne peut que partager les objectifs de cette proposition.

Mes chers collègues auteurs de ce texte, vous craignez que l’effort de la France en faveur du développement ne soit pas à la hauteur de l’enjeu. Il y a deux jours, lors de la séance de questions au Gouvernement, j’ai posé une question relative à la COP21 à Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, qui m’a apporté une réponse plutôt rassurante. Je pense que cette réponse nous a confortés et vous a persuadés que la France, le Président de la République, nos responsables gouvernementaux sauront donner l’impulsion nécessaire pour conduire tous les pays présents à conclure des accords concrets, ambitieux et contraignants. Ils travaillent, comme nous tous, à la réussite de la COP21. Je crois pouvoir affirmer que le Gouvernement est conscient du rôle et de l’influence que la France peut avoir lors de cette conférence.

La proposition de résolution que nous examinons fait référence à des initiatives, à des objectifs déjà évoqués au sein de notre assemblée, en commission, lors des discussions budgétaires – la dernière en particulier –, au cours d’auditions toujours respectueuses, informatives et argumentées. Mme la ministre de l’écologie a fait référence, il y a deux jours, à la loi de transition énergétique pour la croissance verte, qui a été promulguée le 17 août 2015. Cette loi définit les objectifs permettant de réussir la transition énergétique, de renforcer l’indépendance énergétique et la compétitivité économique de la France, de préserver la santé humaine et l’environnement, et de lutter contre le changement climatique.

Récemment, la ministre a présenté plusieurs thèmes majeurs qui seront développés au cours de la Conférence, notamment l’Afrique et le climat. Je crois pouvoir affirmer que le Gouvernement est soucieux de montrer l’influence de la France. Il est conscient, et nous le sommes tous ici, du fait que le dérèglement climatique peut avoir un impact fortement négatif lié à la multiplication des catastrophes naturelles, au manque d’eau, à l’extension des maladies. Le dérèglement climatique touche les populations les plus vulnérables, les plus pauvres. Le Gouvernement a conscience, comme nous tous, qu’une relation équilibrée de confiance et de solidarité doit être établie entre les pays du Nord et ceux du Sud. Il est également conscient, et nous aussi, que les pays les moins avancés doivent être les premiers bénéficiaires de l’aide au développement et des actions de coopération décentralisée.

Le 27 septembre dernier, à la tribune de l’ONU, le Président de la République a annoncé un important effort budgétaire de la France en faveur du développement à l’horizon de 2020 en précisant : « […] il faut le dire dès aujourd’hui pour que les pays émergents, les pays en développement puissent être sûrs qu’ils pourront être accompagnés […] ». C’est une perspective raisonnable, une perspective réaliste pour un pays responsable avec des gouvernants tout aussi responsables.

Mes chers collègues, je répète ce que Jean-Pierre Dufau vous a déjà précisé et j’y insiste : la France apporte déjà cette année une réponse financière aux grands défis et y imprime une certaine cohérence. Au terme du débat budgétaire au Parlement, le budget de l’aide publique au développement ne diminue pas. Le Gouvernement a décidé d’abonder l’effort en faveur de l’aide au développement de 100 millions d’euros. Les amendements adoptés sur l’initiative de notre groupe parlementaire ont également permis d’engager 100 millions d’euros supplémentaires.

Cette fin d’année 2015 est particulière à plus d’un titre. C’est certainement une fin d’année historique au cours de laquelle, avec la COP21, le monde va repenser sa manière de vivre demain et s’interroger sur la nécessité de construire un monde plus juste et plus équitable. Si la lutte contre le dérèglement climatique a été érigée en priorité nationale, c’est aussi une priorité internationale.

La proposition de résolution qui nous est soumise est porteuse, comme je l’ai dit en préambule de mon propos, d’une initiative louable. Selon les signataires de la proposition de résolution, notre pays doit s’inscrire au coeur de la politique en faveur du développement. Ces derniers mois ont prouvé l’effort de la France, son soutien et son dynamisme en faveur de la coopération décentralisée. Nous devons soutenir ce mouvement ; nous le faisons. La politique gouvernementale déjà engagée en est une preuve concrète. Par conséquent, dans ces conditions, est-il nécessaire d’apporter notre soutien à cette proposition de résolution ?

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