Intervention de Sophie Pène

Réunion du 17 novembre 2015 à 14h15
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Sophie Pène, pilote du groupe de travail du CNNum sur l'éducation et le numérique :

Je commence par le premier rapport sur la politique d'inclusion.

L'inclusion des femmes par le numérique a été une des préoccupations du groupe de travail sur l'inclusion numérique. Pour autant, cette question n'a pas fait l'objet d'un chapitre dans notre rapport car les personnes que nous avons auditionnées ne l'ont jamais présenté comme un problème spécifique. Nous avons donc adopté dans ce rapport une approche globale des personnes éloignées du numérique, comme les dénomment les associations comme Simplon.co, au sein desquelles on retrouve les femmes, les personnes handicapées, les seniors et les migrants.

Nous avions une commande sur la « fracture numérique », mais avons décidé de présenter une approche positive de l'inclusion grâce au numérique et par le numérique. À titre d'exemple, les formations de l'association Simplon.co, « fabrique d'artisans du numérique » qui traite ensemble la formation et la création d'entreprise, attire un grand nombre de femmes, y compris très diplômées. Je pense à une jeune femme indienne, titulaire d'une thèse en statistiques médicales, qui a développé un projet de garde partagé, avant de trouver un travail dans un laboratoire pharmaceutique grâce au réseau dont elle a bénéficié grâce à Simplon.co.

Ainsi, la dynamique d'inclusion s'opère grâce à des entreprises sociales qui organisent un mentorat, des événements, permettant aux femmes qui n'ont pas de réseau social de faire des rencontres, puis d'accéder à l'emploi, voire à des financements – je pense à une « simplonienne » qui a gagné un prix dans une compétition de projets féminins, grâce à un projet permettant aux personnes handicapées de présenter leur histoire de vie. Dans cette logique d'inclusion, la formation au code est envisagée, non comme une simple formation aux techniques informatiques, mais comme le minimum qui va permettre à ces femmes d'exprimer leur talent, leur créativité et leur capacité d'entreprenariat.

Sur les emplois des jeunes sans diplôme et désavantagés, les success-stories qui nous ont été relatées ne concernaient que les jeunes garçons. En effet, la maintenance informatique, la gestion documentaire et l'assistance à l'utilisateur sont des domaines dans lesquels les formations courtes qui existent attirent majoritairement de jeunes hommes et leur permettent de s'insérer rapidement. Nous en concluons que le rapprochement des femmes du numérique nécessite des formations spécifiques pour les aider à franchir le pas, à ne pas se sentir « handicapées » par rapport à la technique. En effet, en raison de l'image de l'informatique dans notre société – l'informatique est un monde d'hommes, les emplois dans ce secteur sont de très haut niveau et nécessitent un cursus scientifique –, les femmes ne s'orientent toujours pas spontanément vers les métiers informatiques.

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