Selon les chiffres de l'UNESCO, les femmes représentent 60 % du travail dans le monde et 2 % du capital.
Je termine en disant que nous avions pensé être saisis sur la question des femmes, mais le travail réalisé à l'époque avec Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, n'a pas abouti en ce sens.
J'en viens à notre rapport sur l'éducation.
Auparavant, la logique des plans numériques ne convenait pas, car ils portaient essentiellement sur le matériel et, surtout, ils reposaient sur l'utilisation du numérique dans les classes au service de la pédagogie – et non sur l'enseignement du numérique aux élèves pour leur avenir. Aujourd'hui encore, les formations proposées aux professeurs sont dénommées « introduction du numérique dans la pédagogie » : elles ne visent pas à former des générations plus créatives, capables de comprendre un algorithme et de bâtir un programme.
La nouveauté du grand plan numérique annoncé au printemps dernier réside à la fois dans l'initiative donnée aux équipes de professeurs et dans la création de contenu. Pour la première fois, un plan envisage la capacité du numérique à répondre aux désirs des enfants. Face au décrochage, à l'échec scolaire, aux inégalités, toutes les pistes doivent être explorées, et le numérique en fait partie. Ainsi, le numérique est considéré, non plus comme un dossier technique, mais comme un levier au service de la démocratie scolaire.
Dans le cadre de notre rapport « Jules Ferry 3.0 », la question des femmes a par contre été abordée par un grand nombre de personnes auditionnées, en particulier celles militant pour une éducation précoce à l'informatique. Les intervenants, représentants de start-up, d'associations ou du monde de la recherche, nous ont expliqué que les petites filles initiées au code n'envisagent pas le numérique de façon genrée jusqu'à leurs douze ans, mais que passé cet âge, elles considèrent que le numérique n'est pas pour elles, mais pour les garçons. D'où l'insistance de tous ces acteurs sur la nécessité de bâtir des actions précoces de formation destinées aux enfants entre six et douze ans et sur l'importance des fabLabs et des Coding goûters. Ainsi, enseigner l'informatique autrement peut passer par le travail en coopération, l'apprentissage par le « faire », l'expérimentation par l'erreur, la compréhension de l'outil et le regard critique sur la machine.
M. Gilles Dowek, qui organise des formations ciblées pour les filles, nous a expliqué que ces dernières sont deux fois plus nombreuses en seconde qu'en première et deux fois plus nombreuses en première qu'en terminale à suivre ces formations. Par conséquent, il est plus facile d'intéresser les filles à l'informatique en classe de troisième plutôt qu'en terminale.
La majorité des informaticiens en France sont passés par un cursus mathématique, une classe préparatoire et une école d'ingénieur. Dans ce contexte, on a peu de chance de voir des filles s'orienter vers l'informatique.