Intervention de Catherine Lemorton

Séance en hémicycle du 27 novembre 2015 à 15h00
Modernisation du système de santé — Article 7

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales :

Monsieur le président, madame la ministre, mesdames et messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, je rappelle que, dans notre pays, vingt personnes sont en moyenne encore contaminées chaque jour par le virus du sida. Je rappelle également que le préservatif est le seul moyen de prévention efficace contre le sida.

Néanmoins, après avoir réaffirmé ce principe, reste une frange de la population – faible, certes – composée de personnes non infectées mais à haut risque parce qu’elles vivent, par exemple, avec une personne séropositive et que le préservatif n’est pas toujours utilisé.

Cet amendement vise à rendre possible l’utilisation d’un traitement, une bithérapie associant deux antirétroviraux permettant à ces personnes surexposées et n’utilisant pas toujours forcément un préservatif d’éviter d’être contaminées. Mme la ministre m’a répondu positivement lundi à ce propos – je m’en réjouis – et j’espère que cela sera confirmé aujourd’hui dans notre hémicycle.

L’étude dite « Ipergay-Truvada » réalisée par le professeur Molina avait suscité des controverses. Je vous avouerai que moi la première, il y a trois ou quatre ans, j’étais un peu dubitative, considérant que seul le préservatif constituait une prévention efficace.

Néanmoins, lorsque l’on fait la loi, il faut aussi savoir être pragmatiques et se dire en l’espèce que ce faible pourcentage de personnes surexposées doit aussi être protégé.

À l’hôpital Saint-Louis, le professeur Molina est prêt à appliquer ce protocole. Dans le contexte précis que je viens d’expliquer, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a donné un avis favorable – je n’énumérerai pas les études réalisées à l’étranger, notamment dans les pays anglo-saxons.

Autour du professeur Morlat, des experts ont également rendu des avis très positifs sur l’utilisation de ce produit, le Truvada, destiné, je le rappelle, à des personnes non infectées, surexposées et qui, parfois, n’utilisent pas de préservatif – mais je le répète à nouveau : ce dernier reste le moyen de prévention le plus sûr.

Je vous demande donc d’adopter cet amendement.

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