Ils devraient s'interroger sur les raisons qui valent à l'initiative française un soutien aussi large de la communauté internationale. Je le dis avec force, cette intervention n'est aucunement le retour de la Françafrique et de son cortège d'abus. Nous ne combattons pas pour la sujétion de l'Afrique mais pour sa liberté ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
L'opération Serval symbolise un nouveau départ pour les relations franco-africaines. Dans cette relation, la France a le sens des responsabilités, elle traite d'égal à égal avec ses partenaires, pour ouvrir des perspectives politiques, économiques et sociales.
Si nous devons nous réjouir du soutien large dont bénéficie la France, nous savons aussi que nous ne pouvons pas nous contenter de mots. La France va, et doit, rechercher dans les prochains jours, les prochaines semaines et les prochains mois à élargir la coalition intervenant au Mali.
Élargissement régional d'abord, avec le déploiement prochain des troupes des pays de la CEDEAO, qui devront naturellement se trouver en première ligne dans la résolution de la crise malienne. Élargissement international ensuite, avec l'implication notamment de nos partenaires européens. Une fois de plus, nous mesurons la nécessité de construire une Europe de la défense permettant de renforcer notre capacité de projection et de construire un bloc cohérent en mesure d'intervenir plus précocement dans la résolution des crises. Et je trouve étonnant que ce soit ceux qui demandent aujourd'hui le soutien de l'Europe qui mettent aussi en cause ce qui reste un projet qu'à l'évidence nos prédécesseurs n'ont pas réussi à faire avancer ces dernières années, à savoir l'Europe de la défense. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Sans cesse, inlassablement, nous devons rechercher l'élargissement de la coalition à d'autres nations, qui pourront apporter leur concours militaire, logistique, financier, humanitaire. La résolution de cette crise doit être l'affaire de toute la communauté internationale, c'est dans cette perspective que s'inscrit l'initiative de la France.
Je terminerai mon propos en évoquant nos objectifs d'intervention. Hier, aux Émirats arabes unis, le Président de la République a détaillé nos objectifs immédiats : arrêter l'agression terroriste, sécuriser Bamako, permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale.
En lien avec ses partenaires africains et internationaux, la France devra également favoriser un programme de reconstruction nationale pour doter le Mali des institutions et de l'environnement qui lui permettront d'enclencher un décollage économique sans lequel toute résolution militaire du conflit ne serait qu'un pis-aller.