Intervention de Philippe Goujon

Séance en hémicycle du 27 novembre 2015 à 15h00
Modernisation du système de santé — Article 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Goujon :

Ma position est rigoureusement inverse de celle qu’a exprimée Mme Le Dain, mais pas par posture politique ou idéologique.

Moi aussi, j’ai visité un certain nombre de ces centres. La politique que nous menons depuis longtemps en France témoigne que nous disposons de nombreux moyens dédiés à la réduction des risques et aux traitements préventifs pour ne pas nous embarquer dans l’aventure des salles de shoot.

Cet article, en effet, vise à légaliser ces dernières, contre l’avis – je le rappelle – de l’Académie de médecine, de l’Académie de pharmacie, de l’Ordre des médecins et même des Nations unies. Nous violons d’ailleurs nos engagements internationaux en dépénalisant ainsi la participation à un acte potentiellement létal et, en tout cas, illicite, des personnels de santé qui officieront dans ces salles.

C’est assez logique et cohérent de votre part comme en attestent les points suivants. Tout d’abord, vous vous inscrivez dans la logique de légalisation des drogues portée dans ce texte par les articles 8 et 9, après avoir d’ailleurs promu la transaction pénale – sur laquelle Mme Le Dain est intervenue –, directement issue de la loi Taubira.

Le confirme également l’article 8 bis A introduit par les sénateurs du groupe socialiste dans le cadre de la navette et qui sera peut-être modifié par voie d’amendement, mais le principe reste le même.

Il en est de même des déclarations assez contradictoires du Gouvernement et de sa majorité concernant la dépénalisation, la légalisation ou même l’institution d’un commerce d’État des drogues, comme le proposent certains d’entre vous.

Il est évident que les interdits en matière de drogues, auxquels le Premier ministre semblait pourtant être attaché, si l’on en croit les déclarations qu’il a faites voilà quelques mois, sont ainsi remis en cause. Il est grave d’envoyer ainsi un signal désastreux à notre jeunesse qui, vous l’avez dit, compte parmi les plus consommatrices de drogues en Europe.

Même si la commission des affaires sociales a supprimé l’article 8 bis A en adoptant d’ailleurs l’amendement que notre groupe avait déposé…

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