Intervention de Marisol Touraine

Séance en hémicycle du 27 novembre 2015 à 15h00
Modernisation du système de santé — Article 12 b

Marisol Touraine, ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes :

Cet amendement vise à introduire des mesures coercitives s’agissant de l’installation des médecins. J’ai présenté hier le pacte territoire santé 2, pour faciliter l’installation des professionnels dans les zones sous-denses. Comme pour le premier pacte territoire santé, ces mesures reposent sur l’idée d’inciter, d’encourager les médecins, en particulier les plus jeunes d’entre eux, à s’installer dans ces territoires, en créant un environnement favorable à leur exercice.

Dans ce cadre, j’ai annoncé le relèvement du numerus clausus dans les zones sous-denses, avec la création de 131 places supplémentaires, réparties sur 10 centres hospitaliers universitaires, des dispositions pour revaloriser les médecins enseignants ou la labellisation des maisons de santé universitaires, afin que des étudiants puissent se former dans les territoires.

Pour toutes ces raisons, je vous demande, madame la députée, de retirer votre amendement. À défaut, j’y donnerai un avis défavorable. En effet, cet amendement ne s’inscrit pas dans la démarche que nous poursuivons, et qui donne des résultats. Sans les détailler trop longuement dans ce débat, je rappellerai que les résultats sont là et qu’ils doivent être approfondis grâce au nouveau pacte territoire santé que nous avons lancé hier.

Depuis trois ans, nous sommes passés de 175 à plus de 800 maisons de santé pluriprofessionnelles dans les territoires. Nous avons augmenté de 275 % le nombre de bourses signées par de futurs médecins, atteignant 1 375 bourses, pour un objectif de 1 700 en 2017. Nous avons renforcé le dispositif des médecins correspondants du Syndicat national de l’aide médicale d’urgence, qui prodiguent les soins de première urgence lorsque les secours sont distants de plus de trente minutes : passés de 100 à 500, ces médecins correspondants devraient atteindre le chiffre de 700 en 2017. Enfin, 500 jeunes médecins se sont installés dans des territoires, notamment ruraux, grâce au dispositif du praticien territorial de médecine générale. Nous avons donc enclenché un mouvement, qui doit être amplifié. C’est pourquoi j’ai annoncé de telles mesures hier. Je souhaite pouvoir approfondir cette démarche.

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