Je conclurai en vous livrant une appréciation partagée par tous les membres de la commission de la défense : encore une fois, nous sommes engagés loin de nos frontières dans des opérations militaires asymétriques. Toutefois, si la question de l'enlisement est légitime, je vois deux raisons de ne pas craindre ce danger. La première est que notre adversaire dispose d'une profondeur stratégique mais pas des moyens de se reconstruire, pour peu que tous les pays de la zone partagent le même objectif que nous – or, nous avons des assurances sur ce point, comme M. le ministre de la défense nous le confirmera certainement tout à l'heure. La seconde raison est que la France était engagée, dès avant le 11 janvier, dans une opération de formation d'une force militaire africaine. C'est le succès de cette mission qui est la meilleure garantie contre tout risque d'ensablement.
Monsieur le Premier ministre, nous comptons beaucoup sur l'aide de nos partenaires européens. Nous avons pris trop de retard pour l'avancée d'une défense européenne responsable et concertée. Je sais que vous vous y êtes engagé, monsieur le ministre de la défense, comme l'ensemble du Gouvernement. Nous vous accompagnerons dans cette démarche, car les questions qui ont été posées relèvent bien de ce problème. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et RRDP.)