Je voudrais souligner la réactivité des forces armées françaises, qui ont lancé les premières attaques sur les positions des groupes terroristes au nord de Mopti, cinq heures seulement après la décision prise par le Président de la République. J'ai entendu un orateur affirmer que nous n'étions pas préparés. Mais si nous n'avions pas mis en place un dispositif d'alerte, si nous n'avions pas renforcé nos services de renseignements sur la zone, jamais nous n'aurions pu identifier la menace qui était en train de se profiler et qui allait aboutir à la transformation du Mali en État terroriste. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Nous avons su anticiper et réagir en temps utile grâce à la qualité et à l'efficacité de nos forces.
Pour répondre à plusieurs intervenants, je veux préciser à nouveau quelles sont les missions de nos forces armées dans le cadre des trois objectifs affirmés par le Président de la République et répétés tout à l'heure par le Premier ministre. Dans le cadre de l'opération Serval, nos forces armées remplissent quatre missions. La première mission consiste à aider les forces armées maliennes encore présentes à arrêter la progression des groupes terroristes vers le sud du pays, en particulier au niveau de Diabali. Pour cela, nous effectuons des frappes aériennes précises au moyen d'hélicoptères ou de l'aviation de chasse et nous déployons – c'est le cas en ce moment – des éléments terrestres. La deuxième mission consiste à frapper, par des actions aériennes dans la profondeur, les bases arrière des terroristes, pour empêcher toute nouvelle offensive, comme nous l'avons fait ces derniers jours, notamment à Gao. La troisième mission consiste à envoyer un signe fort à Bamako, pour soutenir les institutions, rassurer la ville et sécuriser nos ressortissants. C'est la mission des unités d'infanterie qui ont été positionnées sur Bamako dès le début du combat. Enfin, la quatrième mission, essentielle, consiste à préparer les conditions nécessaires à l'organisation et l'intervention des forces armées africaines de la MISMA autour de l'état-major nigérian, ainsi qu'au déploiement de la mission de formation européenne pour les forces maliennes. Telles sont les missions confiées à nos forces, qu'elles assument aujourd'hui avec beaucoup de courage et de détermination.
Je veux également évoquer quelques autres points, à commencer par la prétendue solitude de la France. Il convient de rappeler que c'est à la suite de l'appel au secours adressé à la France par le président Traoré, sur la base de l'article 51 de la charte des Nations unies, que nous sommes intervenus. Il s'agissait en quelque sorte de décider, lors de la journée de vendredi de la semaine dernière, de décider si, oui ou non, nous portions assistance à pays en danger. Chacun conviendra que, compte tenu de l'urgence, ce n'était pas le moment d'ouvrir des négociations sur une nouvelle coalition qui devait faire l'objet de débats et de résolutions aux Nations unies. Il fallait agir dans la rapidité, en vertu de l'application de l'article 51 de la charte des Nations unies.