Madame la présidente, mesdames et messieurs, chers collègues, nous tenons tout d'abord à vous remercier de votre aimable invitation. Le dîner d'hier soir, dont nous vous remercions également, nous a permis de nouer le dialogue. Nous avons déjà résolu presque tous les problèmes qui se posaient ! Mais nous allons approfondir ce matin notre réflexion.
Ainsi que la présidente l'a souligné, le Bundestag a observé hier une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris. Au nom du vice-chancelier et ministre Sigmar Gabriel, je tiens à vous exprimer toute notre sympathie et nos condoléances. Pour nous, il était tout à fait normal de venir, surtout dans les moments difficiles que vous traversez. L'échange entre nos deux commissions est déjà devenu une tradition, et votre invitation nous permet de vous manifester de nouveau notre solidarité.
Notre délégation est relativement réduite bien que la commission de l'économie et de l'énergie ne compte pas moins de 46 membres. Cela s'explique par le fait que, cette semaine, le Bundestag débat du budget, qui doit être adopté bientôt : nous votons aujourd'hui sur le budget de la chancellerie, avant le vote global du projet de budget, auquel nous apportons notre soutien.
Permettez-moi de vous présenter les collègues qui m'accompagnent : Mme Herlind Gundelach, de Hambourg, qui représente le groupe parlementaire CDU-CSU ; M. Klaus Ernst, vice-président du groupe Die Linke ; M. Andreas Lämmel, porte-parole adjoint du groupe parlementaire CDU-CSU au sein de notre commission ; enfin, M. Bernd Westphal, porte-parole du groupe SPD, toujours au sein de la commission. Je suis moi-même – vous l'avez dit, madame la présidente – vice-président de la commission de l'économie et de l'énergie. Nombre de nos collègues auraient aimé venir avec nous à Paris.
La commission de l'économie et de l'énergie est aujourd'hui la plus grande du Bundestag. Depuis le début de la législature, c'est le ministère de l'économie qui est responsable de la politique énergétique. Celle-ci relevait auparavant de plusieurs ministères, ce qui nous a souvent conduit dans des impasses et a provoqué des frictions, d'où cette décision. Elle a attiré de nombreux députés dans notre commission, dont le débat sur la politique énergétique est l'une des priorités.
Vous savez que nous avons décidé d'une part d'abandonner l'énergie nucléaire – la dernière centrale devrait être déconnectée du réseau en 2022 ; à ce jour, 15 % de notre production d'électricité vient des centrales nucléaires –, d'autre part de parvenir à une économie décarbonée. Le projet est ambitieux, nous en sommes conscients, mais il fait l'objet d'un très large consensus des partis politiques.
Toutefois, le processus n'est pas achevé. Au cours de cette législature, nous avons notamment entrepris de réformer la loi sur les énergies renouvelables. Il s'agissait surtout de freiner l'augmentation des coûts afin de rapprocher les énergies renouvelables du marché et des réseaux.
En outre, nous travaillons actuellement à la conception des marchés de l'électricité afin de déterminer le parc de centrales dont nous aurons besoin et la manière de l'adapter aux énergies renouvelables. Nous voulons alimenter ces centrales en énergies renouvelables, mais, pour l'instant, la quantité d'électricité produite ne suffit pas. Nous nous interrogeons sur le rôle de la cogénération, qui est débattu au Bundestag : la production combinée d'électricité et de chaleur devrait représenter à l'avenir 25 % de notre approvisionnement énergétique, mais, pour cela, nous avons besoin de développer le secteur et de définir des règles.
Nous avons organisé lundi une audition sur la responsabilité du traitement des déchets radioactifs issus des centrales nucléaires. Comment gérer ces résidus ? Comment provisionner des réserves dans cette perspective ?
Nous travaillons aussi sur des projets d'extension des réseaux de transport. Comme vous le savez certainement, notre production d'électricité dans le Nord de notre pays est excédentaire mais nous n'arrivons pas à l'acheminer assez efficacement là où l'on en a le plus besoin. Nous nous efforçons de remédier à ce problème tout en essayant de faire accepter à la population l'idée d'être environnée de câbles et de lignes.
Plusieurs projets en cours visent enfin à améliorer l'efficacité et le rendement énergétiques, notamment dans le parc immobilier et les transports.
Le gouvernement fédéral nous a transmis la semaine dernière son rapport sur l'efficacité énergétique. Ce document, publié chaque année, permet de faire le point sur l'avancement de la transition énergétique. Il s'agit de comparer les résultats déjà obtenus aux objectifs que nous nous sommes fixés, notamment l'économie d'émissions de CO2 de 40 % d'ici à 2020. On constate ainsi qu'à cet égard, nous avons déjà beaucoup progressé s'agissant de la production d'électricité, mais qu'il nous reste beaucoup à faire dans les domaines des transports et des bâtiments.
Enfin, nous en revenons toujours à l'union énergétique et à la politique énergétique de l'Union européenne. La transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique supposent que les pays membres agissent de concert. Nous savons bien sûr que les points de vue varient considérablement d'un État membre à l'autre, ce qui rend d'autant plus importants nos échanges sur le sujet.