Le groupe Les Républicains se réjouit lui aussi d'accueillir la délégation allemande en cette période très difficile pour notre pays, où les esprits, préoccupés par des événements plus graves, se tournent moins volontiers vers la transition énergétique.
En Alsace, où je suis élu, nous sommes très attentifs à ce qui se passe de l'autre côté de la frontière, et très sensibles à tous les efforts qui y ont été consentis, notamment s'agissant du photovoltaïque : en la matière, l'Allemagne est pour nous un véritable exemple.
A-t-on une idée du montant de l'argent public qui a été investi dans la transition énergétique au cours des dernières années, ce qui permettrait de comparer la France et l'Allemagne à cet égard ?
Le changement climatique – dont nous sommes chaque jour témoins, au point que je me demande s'il fait encore vraiment débat – nous conduit à soulever le problème des émissions de CO2. En Allemagne, 57 % de la production d'énergie est d'origine thermique et le pays produit 9,8 tonnes de CO2 par habitant, contre 4,8 environ en France. Comment l'Allemagne pense-t-elle atteindre le niveau français ? Lors des épisodes de pollution en région parisienne, on entend d'ailleurs dire que ce sont les vents de la Ruhr qui nous amènent des particules. On voit là les effets d'une production d'énergie largement fondée sur le charbon, qui ne coûte pas cher mais pose des problèmes environnementaux.
Enfin, c'est dans mon département que se situe la centrale nucléaire de Fessenheim, devenue un marqueur politique en France – parfois pour des raisons purement électorales : à la veille de chaque scrutin, on promet de fermer cette centrale, qui fonctionne et qui bénéficie d'une autorisation décennale de l'Autorité de sûreté nucléaire. Or 15 % de la production de cette centrale est destinée au marché allemand. Selon un rapport parlementaire, si la centrale fermait, l'opérateur aurait droit à une indemnité de 5 milliards d'euros environ puisqu'il réalise un chiffre d'affaires de 500 millions par an. Du point de vue juridique, les opérateurs allemands peuvent-ils réclamer leur part d'indemnités, puisque la fermeture serait le fait du prince et s'expliquerait par des raisons non techniques, mais politiques ?