Intervention de Jeanine Dubié

Réunion du 25 novembre 2015 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanine Dubié :

Au nom du groupe Radical, républicain, démocrate et progressiste, je vous souhaite la bienvenue dans notre Assemblée. Nous apprécions particulièrement que vous ayez souhaité maintenir votre visite malgré les événements dramatiques que nous avons vécus. Je remercie M. Barthel de sa présentation éclairante.

L'Allemagne est souvent citée en exemple pour son désormais fameux « tournant énergétique », dont la décision la plus emblématique, la sortie du nucléaire à l'horizon 2022, semble avoir joué le rôle de catalyseur politique. L'objectif principal est la réduction de 80 à 95 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050. Quelle est l'évolution de la politique énergétique allemande au regard des objectifs fixés ? Puisque vous incarnez différentes sensibilités politiques, pouvez-vous nous dire si cette évolution est approuvée par tous les partis ou si elle suscite des appréciations divergentes – et, si oui, lesquelles ?

Quel premier bilan d'étape peut-on dresser ? Quels sont les principaux défis que vous allez devoir relever ?

Nous venons de définir notre propre stratégie bas-carbone en définissant par décret des plafonds d'émissions de gaz à effet de serre pour les périodes 2015-2018, 2019-2023 et 2024-2028. Quel est votre point de vue sur nos choix en matière de politique énergétique ?

Dans le cadre de la transition énergétique, l'Allemagne s'est également donné pour objectif de satisfaire 30 % de sa consommation d'énergie finale à partir des énergies renouvelables en 2030. Mais le développement de ces énergies intermittentes confronte votre pays à d'importantes difficultés, qui touchent à l'équilibre entre production et consommation, et l'oblige à consentir de nombreux investissements pour déployer des réseaux intelligents ou de nouveaux moyens de stockage. L'Agence internationale des énergies renouvelables a estimé à 15,7 milliards de dollars par an environ le coût des investissements nécessaires pour que l'Allemagne atteigne ses objectifs en 2030.

La taxe EEG (du nom de la loi sur les énergies renouvelables, Erneuerbare-Energien-Gesetz), destinée à soutenir le développement des énergies renouvelables, s'élevait à 62,40 euros par mégawattheure en 2014, contre 16,50 euros en 2014 et 19,50 euros en 2015 pour son équivalent français, la CSPE (contribution au service public de l'électricité). Au total, en 2014, un ménage allemand payait son électricité près de 90 % plus cher qu'un ménage français. Comment les citoyens allemands vivent-ils cet écart de prix ? Un tel niveau de taxation est-il économiquement tenable ? Êtes-vous satisfaits de la réforme de la taxe EEG à laquelle vous avez procédé en 2014 afin de ralentir sa forte croissance ?

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