Intervention de Klaus Ernst

Réunion du 25 novembre 2015 à 9h30
Commission des affaires économiques

Klaus Ernst, membre du groupe parlementaire Die Linke :

La question du retraitement et du stockage définitif des déchets montre que l'énergie nucléaire n'est pas particulièrement bon marché, puisqu'on ne peut même pas en chiffrer le coût final, du moins pas avant d'avoir chiffré le coût de ce retraitement et de ce stockage.

Vous nous avez demandé combien coûte la transition énergétique et qui paie. Tous les partis politiques allemands, y compris Die Linke, assument la sortie de l'énergie nucléaire. Nous avons conclu un accord avec les entreprises productrices d'électricité pour sortir du nucléaire. À vrai dire, cette sortie de l'énergie nucléaire fut suivie d'une sortie de cette sortie puis, à la suite de l'accident de Fukushima, de la vraie sortie définitive. Pour moi, cette décision était nécessaire et cela fonctionne parfaitement. Depuis que les centrales nucléaires ne sont plus connectées au réseau, nous n'avons eu à souffrir à aucun moment du moindre manque d'électricité. Nous en sommes même exportateurs.

Certes, la part d'électricité issue du nucléaire est plus importante en France. Mais la sortie du nucléaire est faisable, à partir du moment où il y a une volonté politique. Si elle est là, ça marche !

Qui va payer ? Pour l'instant, nos grandes entreprises industrielles bénéficient d'exemption de taxes, pour pouvoir rester compétitives à l'échelle internationale. Les membres du groupe parlementaire Die Linke ne rejettent pas le principe d'une compensation des coûts, mais certains semblent s'être engouffrés dans la brèche et profiter de ces règles dérogatoires, alors qu'elles ne sont pas nécessaires pour eux. C'est pour cette raison, et pour cette raison seulement, que nous avons marqué notre désaccord au Parlement lorsqu'y furent adoptées les exemptions. Car, en définitive, c'est alors le citoyen et consommateur final qui paie la transition énergétique.

Tout le monde peut-il se le permettre ? Avec la hausse du prix de l'électricité, certains ménages n'ont pas pu payer leurs factures et l'électricité leur a été coupée. Franchement, cela ne devrait plus exister à notre époque en Europe. En outre, ce sont précisément ceux qui ont les moyens les plus modestes qui achètent les appareils consommant le plus d'électricité, car ils n'ont pas les moyens d'acquérir les appareils les plus modernes et les moins gourmands en électricité. Nous devrions, je pense, leur apporter des aides.

J'en viens au dédommagement réclamé par les entreprises. C'est l'entreprise Vattenfall qui intente un procès à la République fédérale d'Allemagne devant un tribunal d'arbitrage international. Elle lui réclame 4,7 milliards d'euros ! Encore cette procédure arbitrale se déroule-t-elle, comme telle, en secret. Il m'a fallu me rendre à la cellule spécialisée du Bundestag pour obtenir cette information confidentielle.

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