Intervention de Bernd Westphal

Réunion du 25 novembre 2015 à 9h30
Commission des affaires économiques

Bernd Westphal, membre du groupe parlementaire SPD :

Vous nous avez interrogés sur les coûts de la transition énergétique. Mais je crois que nous devons plutôt nous demander ce qu'il se passerait si nous ne faisions rien. Les réserves d'énergies fossiles continueraient de baisser, tandis que la population mondiale ne cesse de croître. Il faudra de toute façon s'en sortir avec les ressources disponibles sur la planète. Nous n'arriverons pas à assurer la prospérité, l'emploi et l'activité industrielle si nous continuons nous appuyer sur le pétrole, sur le gaz et sur le charbon.

La situation n'est pas si différente en France et en Allemagne. Nous importons 98 % de notre pétrole, 2 % seulement étant produit sur le territoire ; c'est pourtant la première source d'énergie primaire. De même, nous importons 90 % de notre gaz naturel, deuxième source d'énergie primaire. Personne ne peut dire à quel prix nous l'importerons dans vingt ans et quelles quantités seront nécessaires. C'est pourquoi la transition énergétique est la solution la plus favorable, du point de vue économique, à long terme.

D'ores et déjà, les installations photovoltaïques ne coûtent qu'un dixième de ce qu'elles coûtaient il y a dix ans. On peut désormais construire des éoliennes qui ont le même prix de revient que des centrales à charbon. Nous devons également trouver des solutions pour que la production intermittente d'énergies renouvelables puisse répondre aux besoins des consommateurs.

Comme membre du parti social-démocrate, je pense que nous avons fait le bon choix, qu'il s'agisse de la protection de l'environnement ou de la protection de l'emploi. Nous étions la semaine dernière à Jérusalem, où se tenait le plus grand salon mondial de l'énergie éolienne : les visiteurs s'étaient déplacés en grand nombre, car tout le monde sait que les autres types d'énergie tirent à leur fin.

Vous avez évoqué la création d'une plateforme parlementaire européenne pour discuter des questions de politique énergétique. Je pense en effet qu'il est important de ne pas laisser l'initiative aux seuls gouvernements et que nous devons faire avancer les choses dans nos parlements respectifs.

S'agissant enfin des primes d'injection dans le réseau prévues par la loi EEG, elles sont établies pour l'instant à un niveau fixe. Mais d'autres instruments existent pour favoriser la production d'énergies renouvelables, tels que des appels d'offres qui permettent de donner la préférence à ceux qui proposent la solution la plus avantageuse. Cet instrument de marché existe déjà pour l'énergie solaire ; nous voudrions le développer pour l'énergie éolienne.

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