Intervention de Klaus Ernst

Réunion du 25 novembre 2015 à 9h30
Commission des affaires économiques

Klaus Ernst, membre du groupe parlementaire Die Linke :

S'agissant des réseaux intelligents, j'estime que le problème juridique n'est pas encore résolu, sur le plan de la protection des données. Car qui doit recevoir les données collectées par les compteurs intelligents et comment peuvent-elles être utilisées ? Ces questions attendent encore une réponse.

Bien que les coûts de la transition énergétique soient supportés par les citoyens, le niveau d'acceptation de cette politique est très élevé. Car chacun a conscience qu'il n'y a pas d'alternative. Notre collègue Andreas Lämmel fait partie des pessimistes et n'est d'ailleurs pas majoritaire dans son groupe politique. Je dois le contredire et je me trouve ainsi dans la position délicate d'avoir à défendre la position du Gouvernement, moi, un membre de l'opposition ! (Sourires.)

En tout état de cause, ce n'est pas le marché qui réglera la question. La plus forte consommation d'énergie primaire provient des transports. Or aucune solution viable et raisonnable n'apparaît encore dans ce domaine. Sur les courtes distances, il serait pourtant possible d'utiliser des véhicules électriques. Mais il faut pour cela un cadre législatif. Cela reviendrait bien sûr à intervenir sur le marché. Cependant, il faudrait sinon attendre que le problème se règle de lui-même, avec l'épuisement des énergies fossiles. La sortie se ferait en désordre, sans planification. C'est donc un commandement de l'heure de réfléchir dès aujourd'hui à des solutions.

Quant au charbon, le niveau des rejets est encore trop élevé. Notre ministre de l'économie avait proposé de renchérir le prix du charbon, ce qui aurait entraîné une fermeture des centrales. Mais sa proposition n'a malheureusement pas été acceptée. Nous nous orientons aujourd'hui vers le versement d'importants dommages-intérêts aux centrales à charbon qui se déconnecteraient du réseau. Cela va dans la bonne direction, mais le chemin est long et sera à mon sens plus coûteux. En tout état de cause, il s'agit aussi d'une intervention sur le marché, car des mesures législatives et réglementaires sont de toute façon nécessaires.

Contrairement à notre collègue Andreas Lämmel, je pense qu'il faut voir dans la transition énergétique une chance pour notre pays. Nous devons saisir cette occasion de développer des innovations et de nouvelles technologies. Parce que nous serons ensuite les premiers à les vendre, nous soutiendrons l'emploi et les exportations. La transition énergétique est donc un vecteur de croissance, de surcroît d'une croissance durable. Car la multiplication des accidents automobiles et des réparations qu'ils rendent nécessaires conduit aussi à une croissance chiffrée du produit intérieur brut. Mais cela ne correspond pas à des avancées.

S'agissant de Volkswagen, l'acte commis était un acte criminel. Nous devons intervenir de nouveau en créant les conditions législatives pour qu'un tel acte ne se reproduise pas. L'autocontrôle des émissions toxiques par les entreprises ne doit plus être permis. Les tests ne doivent plus être organisés sous forme de bancs d'essai, mais se dérouler dans les conditions réelles. L'entreprise n'est pas la seule défaillante ; le contrôle public a échoué à faire respecter les spécifications européennes et nationales.

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