Intervention de Klaus Barthel

Réunion du 25 novembre 2015 à 9h30
Commission des affaires économiques

Klaus Barthel, président de la délégation, vice-président de la commission de l'économie et de l'énergie du Bundestag, membre du groupe parlementaire SPD :

Nous ne sommes qu'au début des discussions sur une Europe de l'énergie. Quand on recueille les opinions à travers l'Europe, l'on se rend compte que cette appellation ne veut pas dire la même chose pour tout le monde. Dimanche, je me suis entretenu avec des collègues des pays de l'Est, qui n'y voient qu'un moyen de s'approvisionner en gaz naturel ailleurs qu'en Russie. Ils n'abordent pas du tout la question de l'action climatique, de l'abandon du charbon ou du démantèlement des centrales nucléaires. Entre la France et l'Allemagne aussi, il y a des différences d'approche. Mais je pense que cela nous aidera tous d'entamer ces discussions. Il faut que nous abordions les questions de l'efficacité, des instruments et des objectifs communs en matière de recherche.

Si nous nous engagions en faveur de l'électromobilité, nous pourrions ainsi soutenir ensemble le développement de véhicules électriques, de batteries et des infrastructures correspondantes. Nous nous sommes trop longtemps concentrés sur l'aspect technique de la question du type de véhicule, mais il faut développer les bornes indispensables à son utilisation. Le prix de l'électricité entre aussi en jeu, ainsi que celle de la fiscalité, qui doit garantir des tarifs préférentiels.

Mais tout cela coûte de l'argent et d'autres solutions sont envisageables en parallèle. Il faut notamment, je pense, abandonner l'idée que chacun doit avoir sa propre voiture. Peu à peu, l'autopartage se développe. Pour les jeunes gens, la voiture individuelle n'est plus une évidence. Nous avons donc développé en Allemagne la recherche sur l'énergie, mais il y aurait à n'en pas douter place pour des projets européens.

J'en viens à la question du biogaz. Il est l'un des plus grands vecteurs de développement des énergies renouvelables en Allemagne. Mais son exploitation a conduit au développement de monocultures de maïs et son efficacité était en cause. Nous avons donc apporté une modification très nette à la loi EEG pour ne plus subventionner que les installations qui sont alimentées par des déchets secondaires.

S'agissant des centrales à gaz, comme à Ingolstadt, ce sont de grosses unités performantes, du moins lorsqu'elles fonctionnent. Mais elles ne sont plus adaptées au marché de l'électricité. Nous pensons qu'elles seront donc plutôt utilisées à l'avenir comme des unités décentralisées qui viendront en soutien des centrales à cogénération. Si le prix de l'électricité est de nouveau fixé par le marché seulement, peut-être qu'il remontera et que l'exploitation des centrales à gaz, ou de certaines d'entre elles, redeviendra rentable.

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