Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 1er décembre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Relations avec la turquie

Manuel Valls, Premier ministre :

Notre relation s’inscrit, depuis de nombreuses années – je pense notamment au rôle du président Jacques Chirac –, dans une logique de partenariat et de coopération. Si nous voulons apporter une solution à la crise syrienne, nous avons besoin de discuter avec tous. Chacun doit participer à cette coalition, à cette coordination, et se joindre dans la plus grande clarté à tous les efforts nécessaires dans la lutte contre l’État islamique, contre Daech.

C’est donc vrai en matière de lutte contre le terrorisme, alors que nos deux capitales ont été frappées à quelques semaines d’intervalle par des attentats sans précédent. Ce point – faire de la lutte contre Daech une priorité – doit être clair pour l’ensemble des partenaires avec lesquels nous discutons : cela vaut pour la Turquie comme pour l’ensemble de nos partenaires.

L’afflux massif de réfugiés constitue un autre défi conjoint. Nous devons épauler la Turquie, comme nous le faisons avec tous les autres pays voisins de la Syrie – en particulier le Liban et la Jordanie –, dans l’effort incontestable que ces pays fournissent en matière d’accueil des réfugiés.

C’est le sens de l’aide européenne, d’un montant de 3 milliards d’euros, qui sera versée au fur et à mesure des engagements pris par la Turquie pour garantir des conditions de vie dignes et humaines aux réfugiés qui sont accueillis sur le sol turc et pour lutter contre les réseaux de passeurs. C’est aussi le sens du plan d’action sur les migrations qui a été adopté à l’occasion du sommet Union européenne-Turquie ce dimanche et auquel vous faisiez référence.

Je veux être précis car il s’agit d’engagements précis : lutte contre l’immigration irrégulière, application stricte de l’accord de réadmission, renvoi des migrants économiques vers leur pays d’origine, renforcement de la lutte contre les réseaux de trafiquants. Ce plan doit être mis en oeuvre au plus vite, et nous y veillerons tout particulièrement.

Cette coopération est indispensable. Il faut lever les ambiguïtés afin que les choses soient claires ; mais s’il n’y a pas de coopération, nous ne réglerons aucun des problèmes qui sont des défis considérables pour la Syrie d’abord, mais aussi pour l’Europe. Il ne peut pas y avoir de chantage à l’adhésion. Comment peut-on penser qu’il existe un tel troc sur des sujets aussi lourds et sensibles ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion