Madame la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, nous célébrons aujourd’hui la journée mondiale de lutte contre le sida. La France a toujours été aux avant-postes de la mobilisation contre cette maladie. Or, dans notre pays, le nombre de nouveaux patients contaminés par le VIH reste stationnaire : 6 000 à 7 000 par an. Certes, ces chiffres sont inférieurs à ceux des années 1990 ou 2000, mais c’est encore beaucoup trop. Cela nous oblige à de nouveaux efforts, telle l’introduction d’innovations permettant une prophylaxie plus largement efficace. Si l’on veut se rapprocher de l’objectif d’éradication du virus, il importe de promouvoir le dépistage, de traiter tous les porteurs du virus et de convaincre les Français de l’importance de la prévention, car si le sida n’est plus mortel chez nous, il reste grave et nécessite un traitement à vie.
Récemment, deux essais cliniques ont démontré l’efficacité d’un traitement préventif pris peu avant ou tout de suite après une relation sexuelle à risque. Cette prophylaxie pré-exposition, ou PREP, recommandée par l’Organisation mondiale de la santé, permet de réduire de 86 % les risques de contamination. Elle n’a aucunement vocation à se substituer au préservatif, qui demeure le moyen privilégié de prévention du sida et des autres maladies sexuellement transmissibles. Elle s’ajoute à l’arsenal de prévention, en particulier pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas recourir au préservatif.
Votre engagement, madame la ministre, de délivrer une autorisation temporaire d’utilisation de la PREP est une excellente nouvelle.