Au sein de la mission « Médias, livre et industrie culturelle », la commission des affaires étrangères s'intéresse bien légitimement aux crédits consacrés à l'action audiovisuelle extérieure de la France.
Le soft power est devenu à la mode dans une période où le financement du hard power pose problème Si l'expression semble trouver ses origines récentes vers l'université d'Harvard, la réalité qu'elle recouvre a déjà plusieurs siècles. Louis XIV faisait-il autre chose qu'utiliser le pouvoir diplomatique d'influence né du rayonnement culturel de la France ? Depuis le XXe siècle, l'audiovisuel joue, en la matière, un rôle capital, et si la France ne dispose pas encore d'un outil aussi puissant que BBC World Service, nos efforts commencent à payer. Je note la stabilité et même parfois le dynamisme des crédits consacrés au secteur.
Je profite de votre présence, madame la ministre, pour me féliciter de la réouverture toute récente d'une librairie française à New York. En 2009, dans cette enceinte, j'avais protesté avec véhémence contre la disparition de la dernière librairie francophone de cette ville, installée jusque-là dans le Rockefeller Center. Elle devait fermer, à l'époque, faute de pouvoir payer son loyer, et j'avais suggéré de l'héberger dans les locaux des services culturels de l'ambassade de France, situés à Central Park. Il n'avait évidemment été tenu aucun compte de l'avis d'un parlementaire, mais je me félicite que, quelques années plus tard, le hasard ait permis que la même idée soit portée avec dynamisme au sein même des services et puisse devenir réalité. Pour comble de bonheur, la nouvelle libraire Albertine a ouvert une salle de lecture Marcel-Proust ; autant de références qui me vont droit au coeur.