Je me félicite tout d'abord que les moyens du CNC soient intégralement préservés et que celui-ci soit autorisé à puiser dans son fonds de réserve. Je concentrerai mon intervention sur l'audiovisuel public. Pour parodier une célèbre émission de télévision, les Guignols de l'info : « Vous regardez l'ancêtre de l'internet tous les soirs à vingt heures, bonsoir ! ». Les propos tenus ce soir par nos rapporteurs nous renvoient à la question de la stratégie de Radio France et de France Télévisions. En effet, la multiplicité des supports et des chaînes remet en cause l'identité de certaines d'entre elles. Il importe donc que l'État joue son rôle d'analyse des stratégies à mener pour préserver la particularité du service public de l'audiovisuel, la question de la publicité et des moyens ne pouvant être l'alpha et l'oméga de la définition des objectifs d'une chaîne publique. Il convient de s'émanciper des analyses purement mercantiles propres aux chaînes privées et de réfléchir à la spécificité et à l'identité des chaînes publiques, fussent-elles généralistes, à l'heure où le numérique et l'explosion d'internet bouleversent les modes de consommation et les médias audiovisuels. Car, encore une fois, tout n'est pas une question de moyens !
Madame la ministre, comment comptez-vous réintégrer la prospective et l'analyse, comme l'a partiellement fait le rapport Lescure, dans nos réflexions sur l'audiovisuel public, sur ses mécanismes de soutien et sur son devenir dans un environnement de plus en plus commercial et agressif ? Comment repenser notre système dans sa globalité et ses interactions avec les nouveaux moyens de diffusion ? Cela me paraît plus que jamais vital pour l'ensemble des acteurs de notre secteur culturel.
Je terminerai en précisant que la série télévisée la plus regardée au monde n'est pas Game of Thrones mais Violetta… (Sourires.)