Intervention de Patrice Carvalho

Séance en hémicycle du 2 décembre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Cop21

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Carvalho :

Monsieur le Premier ministre, nous sommes au troisième jour de la COP21.

Lundi, la présence au Bourget de 150 chefs d’État et de gouvernement était destinée à donner l’impulsion politique nécessaire à une négociation dont l’issue est incertaine.

Il existe trois obstacles majeurs à surmonter.

D’abord, l’engagement des États à diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre. Sur 195, 183 ont remis leur copie. Et cela nous conduit à un réchauffement climatique de trois degrés, au lieu des deux degrés attendus et du degré et demi souhaité.

Ensuite, le financement du Fonds vert, soit 100 milliards de dollars par an en 2020, minimum nécessaire pour aider les pays du Sud à affronter le changement climatique et à se développer par des énergies propres.

Les plus optimistes nous annoncent 62 milliards de dollars atteints en 2014. Mais dans cette somme, figurent des prêts, des financements privés, des fonds qui n’ont que peu à voir avec le climat. Les dons et les subventions s’élèvent au mieux à 20 milliards de dollars. Nous sommes donc loin du compte.

Troisième obstacle, enfin : le refus, dont celui des États-Unis et d’autres grands pays pollueurs, de se voir imposer des objectifs contraignants, ce qui risque de déboucher sur des catalogues de voeux pieux.

À Copenhague, en 2009, Hugo Chavez, alors président du Venezuela, déclarait : « Si le climat était une banque, les gouvernements des pays riches l’auraient déjà sauvé ».

Pour prendre des engagements communs, il nous faudrait un monde de coopération. Or nous sommes dans un monde de la compétition, de la concurrence et de la finance. Pour gagner des parts de marché et accroître les marges, les règles sont le moins-disant social et le moins-disant environnemental. Voilà ce sur quoi bute ce sommet sur le climat.

Au troisième jour de cette COP, pouvez-vous nous dire, monsieur le Premier ministre, où nous en sommes, ce qui a bougé et si nous pouvons encore espérer un accord dont la planète et l’humanité ont besoin ?

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