Intervention de Alain Vidalies

Séance en hémicycle du 2 décembre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Économie maritime

Alain Vidalies, secrétaire d’état chargé des transports, de la mer et de la pêche :

Monsieur le député, vous avez raison de rappeler, au moment où a lieu un grand débat au sein de la COP21, l’importance de la mer, l’importance de la croissance bleue pour notre pays. C’est ce que nous avons fait avec le Premier ministre il y a quelques semaines à Boulogne. Nous ne nous sommes pas bornés à faire des déclarations générales : nous avons annoncé des mesures importantes, qui ont été saluées quelques jours plus tard – vous le savez – lors des Assises de la mer à Marseille.

Nous avons essayé de répondre aux attentes des armateurs et de la filière industrielle, par des mesures très pratiques – notamment ce que l’on appelle la « COFACE inversée », par référence à la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur. Ce mécanisme permet de garantir les conditions d’emprunt pour toute la filière industrielle. Nous avons également essayé d’améliorer les conditions de compétitivité et de sécurité sur les navires.

Je partage la préoccupation que vous avez exprimée dans votre question, et dont vous nous avez fait part à plusieurs reprises cette année. Nous avons déjà eu l’occasion d’échanger à propos de la négociation sur les quotas de pêche. J’ai par ailleurs reçu il y a quelques jours le commissaire européen chargé de l’environnement, des affaires maritimes et de la pêche, auquel j’ai rappelé la position de la France. Je l’ai également sensibilisé – si c’était encore nécessaire – à la situation des économies littorales françaises.

La position de la France consiste à demander des quotas pluriannuels. Pour les pêcheurs, en effet, et pour leurs organisations, la situation actuelle est très difficile : il faut négocier en deux jours et en deux nuits pour l’ensemble des espèces ! Les propositions actuelles sont connues ; elles sont appuyées sur des avis scientifiques ; elles sont difficiles, certes, mais elles l’étaient déjà l’année précédente. Les résultats ont cependant été plus performants.

Le Gouvernement est donc tout à fait mobilisé pour défendre l’économie maritime, tout en respectant nos engagements au niveau européen. Les pêcheurs et les gouvernements précédents se sont engagés à respecter la politique commune de la pêche, qui vise le « rendement maximum durable » : il s’agit d’autoriser la pêche, chaque année, d’une quantité de poisson telle qu’elle ne met pas en cause la ressource halieutique elle-même.

Nous avançons vers cet objectif, mais il faut aussi que l’Europe comprenne que nous devons l’atteindre à l’horizon 2020, et qu’il nous faut prendre en compte les conséquences socio-économiques des quotas. Telle sera la position de la France dans cette négociation. Nous défendrons cette position avec le soutien des pêcheurs et – je l’espère – de toute la représentation nationale.

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