Votre réponse à propos de la voiture polyvalente est intéressante. Vous vous placez du point de vue des industriels. J'ai envie de reformuler la question : n'est-ce pas un luxe ? La Dacia, que vous avez citée comme modèle consommant peu, peut atteindre une vitesse maximale de 160 à 180 kilomètres à l'heure alors même que la vitesse est limitée partout en France – même si je sais bien qu'il faut une certaine puissance pour pouvoir doubler trois fois par an sur l'autoroute un véhicule roulant à 130 kilomètres à l'heure. Une enquête parue, il y a quelques jours, dans le magazine L'Automobile, a montré que tous les véhicules testés – et il y en a 1 000 – ont une consommation supérieure de 40 % en fonctionnement normal aux références affichées et même de 60 % pour les véhicules répondant à la norme Euro 6 diesel. Compte tenu des enjeux liés au climat, à la pollution de l'air, à la consommation et donc au pouvoir d'achat, n'y a-t-il pas un plafond de verre qui pousse l'industrie automobile à ne pas vouloir sortir du paradigme de la voiture polyvalente ?
J'entends en partie votre réponse qui consiste à dire qu'il est plus facile de changer les usages de la voiture polyvalente que les modèles eux-mêmes. Mais le changement de mode de vie – qui a paru d'ailleurs auparavant peu envisageable – qui a permis l'essor du covoiturage ne prépare-t-il pas d'autres changements ? Ne pourrait-on envisager d'utiliser pendant l'année une voiture à une ou deux places et d'en louer une autre plus grande pour les vacances ou bien de recourir au covoiturage ? Pourquoi ne pas imaginer d'autres business models et d'autres modèles de mobilités qui répondraient aux enjeux auxquels nous sommes confrontés ?