Intervention de Sophie Rohfritsch

Réunion du 1er décembre 2015 à 16h30
Mission d'information sur l'offre automobile française dans une approche industrielle, énergétique et fiscale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Rohfritsch, présidente :

Madame Quint, vous avez évoqué une politique de quotas mise en oeuvre en Californie. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

Nos conclusions auront d'autant plus d'impact que nous aurons su observer la plus grande neutralité technologique. Je ne doute pas que vous soyez convaincus de la pertinence de la technologie dont vous les représentants, mais force est de constater que l'on entend parler depuis longtemps des véhicules fonctionnant sur le principe d'une pile à combustible, et que l'on s'explique mal que cette technologie ne se soit toujours pas imposée. Vice-présidente du conseil régional d'Alsace, une fonction dans le cadre de laquelle j'ai été chargée de l'innovation, de la recherche et de l'enseignement supérieur jusqu'à l'année dernière, je me souviens qu'il y a plusieurs années, les écoles d'ingénieurs locales travaillaient déjà, avec le concours du CNRS, au déploiement des infrastructures de recharge et au développement des technologies que vous dites aujourd'hui être matures. Existe-t-il des freins en la matière ? En particulier, la question de la dangerosité des véhicules est-elle évoquée, comme elle l'a été pour les véhicules roulant au GPL ?

Sur le plan économique, vous dites qu'un modèle mature n'a besoin que d'une incitation réglementaire et d'un soutien pour le lancement des cinquante premiers véhicules. Or, j'ai lu récemment un excellent rapport démontrant que le réglementaire ne jouait aucun rôle dans l'amélioration de la qualité de l'air dans les centres urbains – si ce n'est celui d'afficher la volonté politique des équipes en place d'agir dans ce domaine –, les résultats les plus intéressants étant ceux résultant de la mise en place d'équipements permettant de nouveaux modes de mobilité. En tout état de cause, il me semble qu'une production de cinquante véhicules représente bien peu pour que l'on puisse parler d'un modèle économique mature, et qu'il est sans doute nécessaire d'augmenter la production afin que le prix de vente de ces véhicules devienne accessible à la majorité des Français, ce qui est loin d'être le cas avec des voitures vendues 60 000 euros !

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