Au sujet de la vision à long terme, je souligne que l'étude sur l'hydrogène-énergie réalisée avec le concours d'énergéticiens a mis en évidence la synergie qui pouvait exister entre ce vecteur énergétique qu'est la mobilité, et d'autres usages. Si ces autres usages n'offraient pas des débouchés supplémentaires à l'hydrogène, nous n'aurions pas pu nous lancer. Évidemment, tout dépend du développement des énergies renouvelables, et nous ne pouvons tirer des plans sur la comète, mais une augmentation des besoins en stockage d'énergie paraît inévitable et, pour les énergéticiens consultés, la meilleure solution pour un stockage en quantité est l'hydrogène – or, si le stockage de l'hydrogène pour les ENR est rentable, il le sera également pour la mobilité.
Par ailleurs, au niveau économique, il sera toujours moins cher de stocker l'électricité directement dans une batterie que de passer par le vecteur hydrogène – car il faut bien amortir l'électrolyseur. Dès lors, quand on n'a pas besoin de stocker beaucoup d'énergie dans le véhicule et que la flexibilité d'usage – le fait de refaire le plein en trois minutes – n'est pas une priorité absolue, la voiture à batteries constitue la meilleure solution, c'est-à-dire celle présentant le plus faible prix d'utilisation au kilomètre. Dans le cas contraire, c'est-à-dire quand on a besoin de stocker de l'énergie à bord du véhicule et de disposer d'une grande flexibilité, l'hydrogène est le plus rentable, car le stockage de trop nombreuses batteries n'est pas une bonne solution.