Nous formulons des propositions pour lutter contre les inégalités d'éducation. Il faut d'abord mieux connaître et évaluer à la fois la mixité sociale et la mixité scolaire. Il convient en effet de ne pas oublier l'objectif de mixité scolaire, car les élèves faibles bénéficient du contact d'élèves plus forts. Il faut choisir des indicateurs adaptés, tels que les CSP, mais également le niveau de diplôme des parents et le niveau des élèves aux grandes étapes de leur cursus, comme l'entrée en sixième et en seconde.
Il convient également de bien identifier trois points de vigilance en matière de mixité sociale et scolaire : les établissements « ghetto » ; les établissements en voie d'évitement par les bons élèves ou les catégories aisées ou moyennes ; les politiques de constitution de classes homogènes sur le plan scolaire. Il faut confier à des réseaux de chefs d'établissement, constitués dans les bassins de formation et travaillant en partenariat avec les collectivités locales, le suivi des mixités et la définition des mesures correctrices.
Nous proposons de mesurer l'état des mixités sociale et scolaire dans les établissements d'enseignement en utilisant deux indicateurs : d'une part, les catégories socioprofessionnelles et le niveau de diplôme des parents ; d'autre part, le niveau des élèves du cycle 3 (CM1-CM2-sixième) au moment de leur passage au collège et celui des élèves de fin de troisième. Nous proposons également de créer dans chaque bassin de formation une cellule de veille et de pilotage des mixités sociale et scolaire, animée par les directeurs des établissements d'enseignement regroupés en réseaux, qui associe les représentants des collectivités territoriales concernées – car souvent le lien n'est pas établi entre ces deux catégories d'acteurs.