Je salue le travail des rapporteurs. Il était important de dresser un état des lieux, car nous partageons tous la même préoccupation, celle de la réussite des élèves. À juste titre, vous avez aussi souligné que l'école n'a pas vocation à créer de la mixité sociale là où la politique de la ville a échoué.
J'ai senti une certaine prudence dans votre propos au sujet des inégalités d'origine migratoire. Certes, il n'est pas possible d'indiquer l'origine ethnique des enfants. Comme vous le rappelez, cependant, selon le Conseil national d'évaluation du système scolaire (CNESCO), les stratégies d'évitement de la carte scolaire augmentent de 10 % la ségrégation ethnique dans les collèges. Donc le sujet est néanmoins abordé. Je regrette votre pudeur sur ce chapitre.
Je déplorerai également un manque s'agissant de l'enseignement professionnel. Il n'est pas abordé dans la synthèse que vous nous avez présentée, sauf, de manière indirecte, dans la proposition d'accroître le nombre de lycées polyvalents, comportant des classes d'enseignement professionnel. Au stade de l'orientation, dans les écoles et dans les collèges, l'enseignement professionnel doit faire valoir son attractivité, fondée sur des parcours de formation sécurisés et sur l'engagement des entreprises. Il faut mettre en avant l'excellence du travail de la main. Beaucoup de progrès aura été fait, y compris en matière de mixité sociale, quand il aura retrouvé ses lettres de noblesse.
Enfin, vous avez évoqué le rôle des chefs d'établissement qui savent motiver les équipes, mais vous ne parlez que de l'ancienneté ou de la formation des enseignants. Je n'ai pas trouvé mention de la corrélation qui existe entre la stabilité de leur équipe et l'efficacité de la lutte contre les inégalités. Je dois déplorer un taux de renouvellement, ou turnover, trop important à cet égard.