Étant médecin, je suis moins familier que notre rapporteur avec les « classes MAIF », mais je partage son constat social, aussi sévère que légitime. Éric Maurin dressait le même, voici onze ans, sur la ségrégation sociale et résidentielle, en évoquant l'échec des zones d'éducation prioritaire. Les parents des CSP les plus favorisées ont l'envie légitime de voir leur enfant réussir, mais cette envie peut participer de la ségrégation.
J'ai été responsable des collèges au sein d'un conseil départemental de la région parisienne et je partage le constat qui est le vôtre. Dans le Val-d'Oise, nous avons souhaité changer les tarifs de demi-pension à l'est du département, car les collèges de centre-ville y accueillaient des populations peu favorisées et présentaient de mauvais résultats, alors que seulement 7 % des élèves étaient en demi-pension. Abaisser le coût des repas s'y est révélé fort utile, mais n'a pas entraîné une demande massive en faveur de la demi-pension, car on a observé qu'en raison de l'absence des parents, les enfants les plus grands devaient rentrer à la maison pour s'occuper des plus petits.
En tout état de cause, je ne souhaite pas la fermeture de certains établissements. Admettons seulement que l'école ne peut répondre à l'ensemble des problèmes sociaux.