L'Europe est aujourd'hui anti-stratégique car elle n'a pas compris que sa sécurité est à 360 degrés. Une partie des pays européens a un tropisme vers la Russie tandis qu'une autre partie n'a pas pris conscience de la présence de menaces au Sud de la méditerranée. J'estime que nous devrions disposer d'une Task Force européenne focalisée sur la rive sud de la méditerranée. L'Europe doit en effet requalifier ses priorités comme sa politique de voisinage. Nous ne pouvons pas répondre à la question libyenne qu'à travers l'opération Sofia, il nous faut adopter une approche très institutionnelle.
Je note par ailleurs que la configuration régionale est plutôt positive. Des pays comme l'Égypte sont très engagés sur l'accord politique et ont fait fi de leurs différences, offrant des conditions favorables pour effectuer une pression à tous les niveaux.
De façon générale, nous sommes confrontés à un arc de crises qui dépasse de très loin la Libye mais qui n'est pas traité aujourd'hui de manière adéquate. J'estime que nous devrions adopter rapidement une approche globale sur le sujet.