Intervention de Valérie Lacroute

Réunion du 1er décembre 2015 à 17h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Lacroute :

Ce matin, lors de la réunion du conseil d'administration de l'AFITF auquel je participais, vous nous avez présenté le projet de budget pour 2016. J'ai voté contre, notamment parce que le montant de TICPE affecté à l'AFITF était insuffisant – et je ne reviens pas sur la gestion maladroite du dossier de l'écotaxe. Il en résulte un budget relativement contraint, qui manque d'ambition en matière de régénération du réseau routier. Vous avez évoqué un certain nombre de projets qui sont déjà dans les tuyaux. Certes, le volet ferroviaire est important, mais le volet routier l'est aussi, notamment pour les territoires ruraux. Nous disposons, on l'a dit, d'un bon réseau routier. C'est une infrastructure sécurisée, sur laquelle on peut faire circuler des transports en commun fiables, complémentaires du réseau ferroviaire, qui ne permet pas forcément de desservir les territoires ruraux.

S'agissant du plan de relance autoroutier, vous avez évoqué les négociations qui ont eu lieu avec les sociétés d'autoroutes sur les contrats de concession. Au cours de ces négociations, le Gouvernement a annoncé que 55 % des travaux seraient réalisés par des PME-PMI non liées aux groupes autoroutiers et qu'ils s'accompagneraient de la création d'environ 10 000 emplois. Avons-nous les moyens de vérifier que les sociétés d'autoroutes vont bien mener ces travaux et que les emplois seront créés ?

Dans ces négociations, l'État doit aussi insister sur le volet de l'innovation, qui constitue un levier important. Il s'agit d'imaginer de nouveaux services, des aires inventives et des offres attractives pour les usagers, telles que le paiement sans contact via un smartphone. Je pense aussi au concept d'autoroute « intelligente », système d'équipements connectés destiné à collecter et diffuser en temps réel une information fiable. On peut également citer le télépéage sans arrêt – free flow –, la recharge des véhicules électriques en roulant ou encore les véhicules connectés capables de communiquer avec les infrastructures. La route, vous l'avez dit, est à un tournant de son histoire. Quel rôle l'État pourrait-il jouer pour accompagner ces mutations technologiques ?

Enfin, à la suite des terribles attentats qui ont frappé Paris, il faut élargir notre réflexion aux questions de sécurité. Rappelons que le parcours des terroristes sur l'axe Paris-Bruxelles a pu être identifié parce que le véhicule est passé au péage dans un couloir équipé d'un dispositif de lecture des plaques minéralogiques.

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