Merci pour ce rapport, qui permet de bien structurer nos travaux.
Je suis néanmoins un peu critique sur votre approche de l'économie circulaire qui, bien plus que la gestion des déchets, est un modèle de développement, recherchant en permanence l'intensification de la productivité des matières et des ressources tout en les préservant. Il s'agit de repenser notre modèle destructeur d'économie linéaire en créant des flux permanents en boucle vertueuse.
L'économie linéaire est toute à la fois destructrice de ressources et responsable d'une grande partie des émissions de CO2 : 10 % des gaz à effet de serre du monde sont dus à la production des métaux, de l'extraction minière à la fabrication de matières. Je vous invite donc à compléter sur ce point votre rapport, par ailleurs remarquable sur tout ce qui touche à la fiscalité et aux financements. Je vous suggère de lire à cet égard le rapport du club de Rome, qui sera présenté le 15 décembre, réalisé sur cinq pays européens – la Suède, l'Espagne, la Belgique, le Royaume-Uni et la France – et qui montre que par une politique coordonnée sur les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique et l'économie circulaire, nous pourrions générer 50 000 emplois nets en France et 1,5 point supplémentaire de PIB, tout en réduisant de 60 % les émissions de gaz à effet de serre. Nous ne devons pas oublier que 10 % de la population mondiale produit 70 % de ceux-ci et que nous faisons partie de ces 10 %.