Je vous remercie, monsieur le Premier président, pour cette présentation. Je la trouve cependant bien optimiste ; ma vision des PIA est malheureusement un petit peu plus pessimiste.
D'un point de vue comptable, franchement, entre l'argent sonnant et trébuchant qui est investi et l'argent placé dont les intérêts servent à un certain nombre de missions, on peut vraiment considérer qu'on mélange « des choux et des carottes ». Comment appeler cela autrement que de l'hypocrisie comptable ? D'un côté, du vrai argent, de l'autre du faux argent : le terme « virtuel » est un mot encore trop faible, je dirais pour ma part « supervirtuel ». Quelles sont vos propositions sur le plan comptable ? Ne prétendons pas que 47 milliards d'euros sont investis : c'est tout à fait faux.
Venons-en aux objectifs. Dans les années 1970, tout le monde savait qu'on investissait pour construire des centrales nucléaires. Dans les années 1980, tout le monde savait qu'on investissait pour faire des TGV. Aujourd'hui, à quoi est utilisé l'argent de tous ces programmes de recherche « d'excellence » ? Je serais incapable de le dire. Alors que nous devrions avoir des ambitions extrêmement fortes dans les domaines du numérique et de la santé, je ne retrouve rien de tout cela dans les PIA. Ne faudrait-il pas concentrer les fonds sur une ou deux missions, plutôt que d'en saupoudrer les intérêts pour des objectifs qui ne sont pas forcément très bien identifiés ?