Intervention de Philippe Maler

Réunion du 2 décembre 2015 à 12h00
Mission d'information sur l'offre automobile française dans une approche industrielle, énergétique et fiscale

Philippe Maler, inspecteur général de l'administration du développement durable :

Le site internet de la société américaine UPS Express décrit la composition de la flotte et retrace les quantités de GNL utilisées ainsi que les zones où il est recouru à l'hybride électrique et au diesel. La rationalité de l'organisation en fait le cas d'école d'une entreprise ayant compris son intérêt.

En Europe, l'usage du GNL est récent ; il existe, en plus forte proportion qu'en France, dans trois pays. En Grande-Bretagne, le recours au GNL s'est développé à la manière d'une génération spontanée, il n'existe pas de politique globale : la Vehicle Certification Agency (VCA) édicte les règles applicables à la propreté des véhicules terrestres. Ce pays s'est récemment équipé d'un terminal méthanier à South Hook, sans pour autant disposer de plateformes compatibles.

Les Hollandais se sont dotés du Gate Terminal, plateforme GNL fonctionnant comme une sorte de club, auquel des gaziers, des transporteurs et des industriels peuvent s'affilier moyennant un droit d'entrée : tout est organisé autour de ce terminal, à partir duquel le gaz est distribué ; cette organisation diffère en tout de la nôtre. Les Hollandais dominent le transport routier européen depuis longtemps : leur organisation est rationnelle et fonctionnelle ; leur flotte comprend 300 véhicules environ, certaines entreprises disposent de 20 camions et les chiffres du kilométrage sont éloquents. Il faut garder à l'esprit que, dans ce pays, la préoccupation de la qualité de l'air préside à toute construction d'infrastructure, bien plus qu'en France.

En Espagne, le mouvement a été inverse puisque c'est le monde économique qui s'est constitué en association, impliquant les deux domaines maritime et routier ; l'administration n'est impliquée que dans une moindre part. Cette situation s'explique par la présence, dans ce pays, de huit terminaux méthaniers qui ne connaissent pas, aujourd'hui, une activité florissante, au point que l'un d'entre eux, bien qu'inauguré, n'a jamais fonctionné. Le réseau « tuyau » étant peu développé, le GNL, très utilisé, doit être acheminé.

Les Espagnols ont beaucoup investi le sujet ; ils recourent largement au rétrofit, car la crise économique n'encourage guère l'acquisition de camions neufs. La politique suivie est très volontariste : leur plan de développement prévoit 2 000 poids lourds fonctionnant au GNL à l'horizon 2020.

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