Madame la ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, le chômage de longue durée connaît une progression ininterrompue depuis 2008. Il atteint près d’un demandeur d’emploi sur deux. Il existe parfois dans notre pays une forme de résignation qui se conjugue à une défiance envers les institutions, même si elles sont mobilisées. Résignation et défiance, ce sont deux maux moteurs de la réaction.
Face à ce constat, ils sont nombreux, les citoyens engagés dans les territoires, qui, par leur action, veulent réenchanter l’action politique, au sens de la vie de la cité. De nombreuses associations de terrain portent des projets innovants, tant socialement qu’économiquement, pour lutter contre le chômage de longue durée dans nos territoires. C’est le cas d’ATD Quart Monde, d’Emmaüs France, du Secours catholique, de la FNARS, de Bleu Blanc Zèbre et du Pacte civique, qui se sont mobilisés en soutenant la proposition de loi d’expérimentation territoriale visant à faire disparaître le chômage de longue durée.
Nous avons travaillé avec ces associations durant de nombreux mois pour rédiger une proposition de loi qui sera débattue cet après-midi et qui a pour objet d’activer un financement innovant permettant, à travers le coût du chômage, de financer des emplois utiles dans des entreprises de l’économie sociale et solidaire au sein d’une dizaine de territoires pendant cinq ans, et de prouver ainsi que nous pouvons lutter efficacement contre le chômage de longue durée.
Cette proposition de loi a été soutenue par le Premier ministre lors de la conférence sociale. Madame la ministre, comment le Gouvernement entend-il soutenir cette « utopie réaliste » de manière durable, si elle est adoptée par le Parlement ? En effet, le contrat de travail, c’est bien plus qu’un contrat de travail, c’est aussi le contrat social, c’est le lieu central de la dignité.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen du groupe écologiste et du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste.)