Intervention de Christophe Sirugue

Séance en hémicycle du 9 décembre 2015 à 15h00
Expérimentation territoriale visant à faire disparaître le chômage de longue durée — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Sirugue :

Cette proposition de loi, dont j’ai compris que tout le monde allait la soutenir, c’est aussi une main tendue, pour peu que l’on reconnaisse les personnes dont on parle.

Je voudrais ensuite m’adresser à vous, madame la ministre : il faut que nous soyons attentifs au fait que nous créons un espoir qui ne saurait être déçu. Le ciblage des publics concernés par ce dispositif doit être affiné, précisé, car il ne peut, comme chacun sait, concerner les 56 % de chômeurs de longue durée que j’évoquais au début de mon propos, ne serait-ce que parce que les besoins à satisfaire, en dehors des mécaniques de l’économie habituellement constatées, ont eux aussi leur limite.

Enfin – et cette remarque, MM. les rapporteurs m’ont déjà entendu l’exprimer –, l’accompagnement des bénéficiaires de cette mesure doit être fort et efficace, au risque d’une embolisation du système.

De ce point de vue, je me réjouis des avancées qui ont été intégrées dans le texte, car qu’est-ce qui pourrait amener une personne soumise depuis des années au non-emploi et qui, grâce à ce dispositif, se trouverait en CDI à temps plein, à concevoir qu’elle devra en sortir un jour si elle ne bénéficie pas de l’accompagnement et de la formation qui sont intrinsèquement liés à la réussite du projet ?

Considérer des personnes pour ce qu’elles sont et pour leurs compétences et leur savoir-faire est plus important que de les accompagner au titre des dispositifs dont elles relèvent.

Je serai bien sûr très attentif à l’évolution, tout simplement parce que je suis intéressé à cet échange par la mission qui m’a été confiée par le Premier ministre sur le devenir des minima sociaux, au premier rang desquels le RSA ou l’ASS. Indispensables mais stigmatisants ou culpabilisants, ils devront être interrogés à l’aune de la même ambition que celle de cette proposition de loi : reconnaître les parcours, admettre les accidents, mobiliser les volontés et, finalement, avoir foi en l’homme.

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