Intervention de Gilles Lurton

Séance en hémicycle du 9 décembre 2015 à 15h00
Expérimentation territoriale visant à faire disparaître le chômage de longue durée — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

Cette proposition de loi prévoit la mise en place d’une expérimentation visant à proposer un emploi en CDI aux chômeurs de longue durée, c’est-à-dire à ceux qui sont inscrits à Pôle emploi depuis un an ou plus. Elle concerne une dizaine de micro-territoires volontaires dans lesquels les besoins ont été identifiés.

Ma collègue Isabelle Le Callennec a regretté en commission que votre proposition exclue d’autres territoires qui pourraient être intéressés par l’expérimentation et je sais, monsieur le rapporteur, que vous n’avez pas été insensible à son argumentation. Les entreprises visées sont celles de l’économie sociale et solidaire et les emplois devront répondre aux besoins de la population non satisfaits par les entreprises locales. L’article 1er prévoit également qu’un rapport d’évaluation de cette expérimentation sera remis au ministre du travail et au Parlement 18 mois au plus tard avant son terme.

Avec 42 000 demandeurs d’emploi sans activité supplémentaires pour le seul mois d’octobre, je considère que toutes les propositions, y compris les plus originales, méritent d’être examinées. À ce titre, je salue le travail effectué par le rapporteur, M. Laurent Grandguillaume. Il s’agit ici d’expérimenter une nouvelle approche pour lutter contre le chômage de longue durée, qui plonge souvent les personnes concernées dans le cercle de la précarité et de l’assistanat, tout en pesant lourdement sur nos finances publiques. Le meilleur remède n’est-il pas de les réintégrer dans un circuit ordinaire de travail, avec un salaire minimum garanti équivalent à celui du SMIC ? C’est en tout cas, selon moi, une meilleure solution que celle qui consiste à recourir sans limite à tous les types d’emplois précaires auxquels nous recourons tous depuis de nombreuses années. Au bout du compte, en effet, ces emplois précaires n’arrangent rien à la situation des demandeurs d’emploi et ne font que peser sur notre économie et nos finances publiques.

Selon l’INSEE, les populations qui souffrent le plus de l’aggravation de ce phénomène sont les ouvriers, les employés, les jeunes personnes sans diplômes, les parents isolés et les habitants des zones urbaines sensibles, qui ont clairement manifesté dans les urnes, dimanche dernier, leur défiance face à notre incapacité à trouver des solutions à leurs difficultés.

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