En tant que maire, j'ai parfois eu le sentiment de marier des personnes qui ne souhaitaient pas se marier ; à l'inverse, j'ai regretté de ne pas pouvoir marier des personnes qui le désiraient. Nous devrions tous nous accorder sur la mise en oeuvre de ce principe de liberté et d'égalité des citoyens devant la loi, tout comme sur la possibilité pour tous les enfants de bénéficier des mêmes droits.
L'union civile, proposée par Arnaud Richard, pourrait être envisagée, mais remplacer le terme de « mariage » par celui d'« union civile » ne changerait pas le fond du problème. La contestation s'appuie aujourd'hui sur le caractère sacré du mariage, rattaché à son aspect religieux. Une extension du PACS aurait pu donner aux familles homosexuelles les mêmes droits ; mais elle entraînerait, de facto, la suppression de la notion même de mariage. La meilleure solution consiste à conserver l'institution du mariage civil en l'étendant à tous ceux qui le souhaitent, et en donnant les mêmes droits aux enfants issus de toutes les unions.
Tout élu local constate qu'il y a différents types de mariage. Pour certains, le mariage religieux est ainsi beaucoup plus important que le mariage civil, et ils considèrent le passage à la mairie comme une formalité. On voit des tourtereaux, des gens blasés, ceux qui cherchent à régulariser une situation pour assurer une transmission patrimoniale… En somme, s'il ne peut pas y avoir de mariage forcé, l'on ne saurait interdire le mariage à ceux qui s'aiment.