L'inquiétude et la division des Français, évoquées par l'opposition, se sont manifestées dans notre société à l'occasion de toutes les grandes avancées sociétales : le droit à la contraception ou à l'IVG, le PACS… Dans ces moments historiques, le législateur a dû tenir bon pour faire évoluer la législation et les institutions, tout en faisant de la pédagogie. Le projet de loi que nous portons aujourd'hui s'inscrit dans la lignée de ces grands progrès sociétaux.
Vous parlez de bouleversement, de révolution, de changement de repères ; nous l'assumons, car le progrès social implique le changement, alors que figer les repères relève du conservatisme. Les familles homoparentales existent et élèvent des enfants, dont les témoignages dans les auditions nous ont tous marqués. La famille, comme la société, ont changé. Vous pouvez aujourd'hui faire le choix de figer des institutions qui discriminent ; nous faisons, pour notre part, celui de l'égale reconnaissance de toutes ces familles, afin de sortir les familles homoparentales du déni social et juridique. Le bonheur et l'épanouissement des enfants, en effet, ne dépendent ni de l'orientation sexuelle du couple que forment leurs parents, ni du type de famille dans lequel ils sont élevés.