L'intérêt de l'enfant est primordial, mais je ne crois pas, madame la rapporteure, que l'ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe le favorise. Cette loi donnera à ces couples la possibilité d'adopter, même si la procédure sera aussi difficile qu'elle l'est déjà pour les couples hétérosexuels. Sans remettre en cause les capacités éducatives des couples homosexuels, j'estime probable que certains des enfants adoptés rencontreront des difficultés à se construire. Que prévoit la loi si, dans l'avenir, un de ces enfants, devenu adolescent, puis adulte, demande à faire valoir un préjudice lié au fait d'avoir été placé dans une famille homoparentale ? Contre qui pourra-t-il se retourner : contre ses parents adoptifs, contre le service d'adoption qui l'a placé, vingt ans plus tôt, auprès d'un couple homosexuel, ou bien contre le législateur qui a permis de telles décisions ?
Le débat est trop important pour être escamoté, et contrairement à ce que vous affirmez, il n'a pas eu lieu. L'enfant a besoin d'une généalogie claire et cohérente pour se positionner en tant qu'individu. En brouillant la chaîne des générations de façon irréversible, ce projet risque d'ébranler les fondements mêmes de notre société. Il mérite d'être soumis à l'ensemble des Français. Comment pouvez-vous ignorer toutes ces familles qui étaient hier dans la rue, et refuser une consultation populaire ?