Le Président Accoyer a posé une question qui n'est guère élégante, mais je veux le rassurer : nous n'obéissons à aucun de ces réseaux qu'il a évoqués et sans doute fantasmés.
Je note qu'il est également amusant d'entendre la droite prendre l'une des nôtres comme nouvelle égérie ! En progrès !
Vous usez de toutes les arguties possibles et imaginables pour faire obstacle à l'avancée que nous proposons. On nous refait le coup du référendum, on prédit la fin du code civil et celle de la famille, comme si celle-ci avait disparu en Belgique ou en Afrique du Sud, où des lois analogues ont été adoptées. Pendant les cinq dernières années, vous avez d'ailleurs joué sur le même registre apocalyptique afin de faire peur à nos concitoyens, de les diviser et de les opposer !
L'un de nos collègues disait que nous ne sommes pas confrontés à une nouvelle querelle des Anciens et des Modernes. Justement, si ! Nous, nous voulons prendre en compte l'émergence de cette réalité sociale contemporaine qu'est la pluralité des familles. Parce qu'il existe plusieurs manières de « faire famille », nous avons besoin d'une loi qui autorise cette liberté-là, qui sécurise la situation de toutes les familles et, notamment, celle des enfants. Tel est l'enjeu. Ce n'est pas la peine de chercher derrière ce projet je ne sais quel combat idéologique ou je ne sais quelle volonté de destruction. Nous voulons simplement codifier de nouvelles manières de « faire famille » au XXIème siècle. Il ne sert à rien de s'accrocher nostalgiquement à un modèle unique dont les réalités sociales montrent d'ailleurs qu'il n'a pas que des vertus.
Un éditorialiste a récemment rappelé que 50 % des couples divorcent. Au fond, le droit au mariage que nous créons, c'est aussi le droit au divorce pour tous !