J'entends vos remarques, Monsieur le président, mais, si l'on veut contrôler la bonne application des principes, ils doivent être définis. Certes, ils figurent dans la loi, mais c'est en des termes très généraux : qu'entend-on par « la contribution de chaque candidat à l'animation du débat électoral » ? Cela ne peut être laissé à la seule appréciation des médias. Comment juger de leur respect des règles si elles ne sont pas clairement définies lorsque les candidatures sont déclarées ? Comment faire en sorte que les chaînes ne soient pas complètement perdues dans cet exercice de respect de l'équité ? Le CSA, régulateur, doit pouvoir orienter, d'une façon un peu plus concrète, la répartition du temps de parole entre les différents candidats. Peut-être faudrait-il arrêter non pas des durées minimales et maximales, mais du moins des fourchettes de pourcentage de temps de parole pour chaque candidat.
En édictant des règles dont la traduction est laissée à l'appréciation de chaque média, vous courez le risque que certains fassent comme bon leur semble tout en prétendant les avoir respectées. Ils pourront invoquer leur propre évaluation de la contribution de tel ou tel candidat à l'animation du débat électoral !
Il faudrait, à notre sens, que le CSA définisse d'une façon plus précise ce qu'il entend par cette « contribution de chaque candidat à l'animation du débat électoral » et qu'il donne au moins quelque repère sous la forme d'une fourchette. À défaut, c'est une véritable boîte de Pandore que nous ouvrons !