Intervention de Marie Récalde

Réunion du 9 décembre 2015 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Récalde, rapporteure :

Chers collègues, merci pour vos compliments. Nous avons beaucoup auditionné, nous nous sommes souvent déplacés et ces expériences ont été très instructives. Je vous invite vraiment à regarder le contenu du rapport où vous trouverez des données très précises, notamment sur la question des ATL2.

À propos de la capacité d'anticipation, aujourd'hui, le MCO est pris en compte très en amont dans les contrats qui sont passés. C'est notamment l'objet d'une instruction n° 125-1516 relative au déroulement et à la conduite des opérations d'armement. Mais la difficulté vient du niveau des spécifications ; plus on ajoute de spécifications, plus on renchérit le coût du contrat. Les échanges avec les armées et les industriels, ainsi que les expériences des théâtres récents, ont montré qu'en particulier pour l'armée de terre nous nous orientons davantage vers la conception d'équipements modulaires, des kits optionnels pouvant être ajoutés et qui permettent de faire évoluer et d'adapter les matériels en fonction des besoins.

Par ailleurs, la mise en place des plateaux techniques me paraît être une solution qui a fait ses preuves, notamment dans le domaine de l'aéronautique, et qui est à renouveler sur tout le territoire. Quand on réunit l'ensemble des acteurs comme les donneurs d'ordres, les militaires, la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la Défense (SIMMAD), les PME, la formation, en bref tous les intervenants de la chaîne du MCO, ils se comprennent mieux, les délais sont ainsi raccourcis et l'efficacité est au rendez-vous. Je crois que travailler en cluster, sous forme de plateaux, est une technique qui doit être dupliquée et qui par ailleurs est en train de l'être.

Enfin, au sujet du MCO et du savoir-faire français, Gwendal Rouillard a raison, c'est une véritable spécificité française. C'est en France qu'est organisé un salon international du MCO. Il y a cinq ans, quand nous avons créé ce salon, cela n'intéressait pas beaucoup de personnes. Désormais, dans la mesure où nous faisons durer l'utilisation de nos matériels dans le temps, les industriels ont bien compris que le MCO est une part importante de leur engagement et ce salon est de plus en plus fréquenté, y compris par des acteurs internationaux. De plus, nous avons en France des centres de formation de MCO qui sont reconnus internationalement et, dans les derniers contrats à l'export passés par nos industriels la maintenance et la formation à la maintenance de ces appareils sont vendues avec le matériel. Il s'agit d'une démarche importante, cela permettra également de former nos partenaires étrangers qui sont nos alliés : nos techniciens MCO sont une partie intégrante de « l'équipe France ». Néanmoins, il faut faire attention à ne pas perdre des savoir-faire qui sont en train de disparaître au sein de nos armées et chez nos industriels, notamment au service industriel de l'aéronautique (SIAé). Nous y avons vu des matériels anciens, avec des pièces obsolètes et des savoir-faire très particuliers. Il est important que les personnels qui partent soient remplacés par des gens bien formés, à qui l'expérience a été transmise. C'est pour cela que l'apprentissage dans ces services industriels est une piste à développer.

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