Intervention de Jacques Myard

Réunion du 9 décembre 2015 à 11h00
Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Je suis étonné de ces sempiternels débats particuliers sur le cannabis, alors que nous n'abordons pas la question de l'héroïne ou du crack. Sur le cannabis, je déplore une certaine hypocrisie. En disant oui à la consommation privée, nous nourrissons en effet les réseaux. Il sera bien difficile de lutter contre les trafiquants tant qu'il y aura une demande en amont.

Que constate-t-on dans le monde ? La Suède avait ouvert la consommation légale ; elle a opéré sur cette question un virage à 180 degrés. Dans les états fédérés américains, une ouverture a parfois été pratiquée. Ainsi, le Colorado a attiré de nombreux consommateurs, avec des conséquences catastrophiques. Là où les vannes sont ouvertes, il faut donc tôt ou tard les refermer.

La nature des drogues elles-mêmes a changé. Le cannabis contient aujourd'hui dix fois plus de substance hallucinogène qu'il y a trente ans. L'époque baba cool du cannabis de Papa est finie ; il est devenu une drogue totale. J'ajoute que la France demeure liée par des conventions internationales sur les psychotropes, qu'elle n'a pas dénoncées, non plus que les Pays-Bas.

En matière de prévention, je citerai l'exemple de ma commune, où se tiennent régulièrement des forums santé. Il faut appuyer et soutenir ce type d'initiatives, qui ne coûtent pas cher et peuvent rapporter gros.

Je ne suis en revanche pas d'accord avec les propositions de notre collègue Anne-Yvonne Le Dain. Ne banalisons pas dans l'esprit de nos concitoyens ce qui est un véritable fléau. À la différence du vin, le cannabis provoque des troubles de mémoire durables, mais aussi, chez les hommes, des troubles érectiles. J'ai recueilli de nombreux témoignages à ce sujet. Les effets du cannabis sur le cerveau sont particulièrement difficiles à éliminer. Maintenons donc les interdits et faisons tout pour éviter ce fléau à nos jeunes.

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