Intervention de Annie Genevard

Séance en hémicycle du 15 décembre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Sécurité dans les écoles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Monsieur le Premier ministre, hier matin, nous apprenions avec effroi l’agression d’un enseignant en Seine-Saint-Denis au nom de l’État islamique. Même si l’enquête a révélé l’invention des faits par la prétendue victime, la menace est réelle depuis que Daech a officiellement déclaré la guerre à notre école. Il existe un vrai problème de sécurité des enseignants, et donc des élèves. Le monde éducatif est inquiet et attend des mesures concrètes. Il faut un véritable pacte de sécurité dans nos écoles et à proximité de celles-ci associant chefs d’établissements, police et collectivités. C’est une priorité absolue. En 2012 déjà, l’islamisme radical s’en était pris à notre école. Parce qu’ils étaient juifs, des enfants et un professeur avaient été froidement assassinés par Mohammed Merah.

Or s’attaquer à l’école n’est pas seulement un acte de plus contre la France et sa civilisation. S’en prendre aux enseignants, c’est franchir un palier terrifiant, c’est attaquer la transmission du savoir affranchi de la tutelle religieuse. C’est donc véritablement une emprise totale que l’État islamique entend exercer sur la société française par la radicalisation grandissante d’élèves dans des écoles musulmanes mal contrôlées, par l’intimidation qui amène des professeurs à renoncer à certains enseignements et par la terreur qu’inspirent ces menaces de mort. Comment comptez-vous, monsieur le Premier ministre, protéger l’école de l’obscurantisme meurtrier de l’État islamique ?

1 commentaire :

Le 26/12/2015 à 22:47, laïc a dit :

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" c’est attaquer la transmission du savoir affranchi de la tutelle religieuse."

Or, je croyais que, selon le discours gouvernemental, Daech ne représentait aucunement la religion musulmane, qu'il en était une déviance maléfique, et que donc tout ce qu'il revendiquait ne relevait pas de la religion musulmane, mais de la paranoïa maladive d'un groupe de fous qui ose se définir sous le nom de "musulmans", alors qu'il ne fait qu'usurper cette identité. Ainsi, si Daech s'attaque à l'école de la République, ce ne peut être en aucun cas au nom de la religion musulmane, puisque Daech est étranger à cette religion (si on suit le discours gouvernemental), mais au nom d'un discours incohérent et maléfique ayant plutôt pour finalité le culte de la mort et de la souffrance, auquel les vrais musulmans sont en tout point étrangers et même hostiles.

Ainsi, le discours de Mme Genevard est en contradiction avec le discours gouvernemental, qui veut que si Daech attaque l'école de la République, ce ne peut être au nom de l'islam, mais au nom de sa propre idéologie, indépendante de l'islam. Dans cette optique, affirmer que Daech s'oppose aux programmes de l'éducation nationale au nom de la religion, et donc de l'islam, c'est affirmer que Daech est le représentant légal de l'islam dans le monde et en France, et c'est contredire ainsi le discours gouvernemental qui refuse à Daech toute légitimité religieuse (et ce faisant l'Etat sort de son rôle laïc, qui lui interdit de porter un jugement sur l'identité d'un groupe religieux. Ce n'est pas à l'Etat laïc de dire qui est véritablement musulman de qui ne l'est pas). Peut-être que, comme Mme Genevard le sous-entend, Daech représente la religion, mais alors il faut être rigoureux dans le discours tenu à l'Assemblée nationale, et ne pas parfois dire que Daech n'a rien à voir avec l'islam et qu'il fait honte aux musulmans, et parfois dire que Daech combat l'Education nationale au nom de la religion, et donc de l'islam, ce qui tendrait à dire qu'il est bel et bien le représentant légitime, d'un point de vue religieux, de l'islam.

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